Des couples touchés par la Grande Dépression s’associent pour fonder une coopérative agricole.
Autrement dit, Notre pain quotidien est la mise en scène d’une utopie. En tant que tel, le film apparaît inévitablement schématique par moments mais sa narration est parfaite, implacable. Le film dure 75 minutes et il est d’une belle richesse. C’est qu’il ne saurait se résumer à son sujet, à ce côté « film New Deal » généralement retenu par les historiens les plus paresseux. Le propos politique du film est bien plus complexe que ça. Vidor, le chantre génial de l’individualisme subvertit la morale rooseveltienne en célébrant avant tout la force, l’élan vital qui permet à ces hommes de s’en sortir. De plus, ces travailleurs sont mus pour un désir: celui de leur chef, véritable héros révélé par les circonstances. Il suffit qu’une femme séduise cet homme et c’est l’existence de toute la communauté qui est remise en question. On voit que le film est plus ambigu qu’il n’y parait. Loin de se réduire à un vulgaire film à thèse, Notre pain quotidien est aussi et surtout l’oeuvre d’un poète lyrique dont le génie plastique allié à la musique inspirée de son comparse Alfred Newman chante les forces contradictoires qui régissent l’homme, forces pouvant tout aussi bien le conduire à sa perte que le mener à se transcender; ainsi de la spectaculaire séquence finale qui reste très émouvante.
Un classique dont la beauté et la pertinence semblent inaltérables.
Magnifique film ,prônant la solidarité ,qui reste d’actualité à une époque où le « chacun pour soi » est devenu la règle d’or de notre société.
[…] moissons de blé est de la même famille que celui des sublimes City Girl (Murnau), Notre pain quotidien (Vidor) et autres Regain […]
[…] Helmar Lerski applique les recettes de Eisenstein dans La ligne générale et de Vidor dans Notre pain quotidien avec un certain brio mais sans le génie lyrique des deux cinéastes […]
[…] Le manque de caractérisation individuelle des personnages, l’absence de fermeté narrative et le flottement du regard de l’auteur qui hésite entre condamnation de la dureté des éducateurs et soumission à la propagande impériale (à ce titre, les discours finaux sont gratinés) font de La tour d’introspection un film globalement inconsistant malgré la gravité de son sujet et le didactisme de plusieurs passages. Heureusement, la mise en scène est toujours aussi gracieuse. La fluidité de la caméra, l’insertion des enfants dans les décors de tertre et de cours d’eau et la captation de la lumière solaire dans les bosquets engendrent quelques belles séquences, la plus étonnante étant un morceau de bravoure inspiré par le célèbre dénouement de Notre pain quotidien. […]