Un shérif veut venger sa femme violée et assassinée. Problème: le coupable semble être le fils de son ami de jeunesse devenu le plus gros éleveur de la région.
Comme le montre l’argument dramatique, il s’agit d’un western qui se veut tragique. C’était la tendance en cette fin des années 50. La question est de savoir si l’exécution suit les intentions. Il se trouve que non. Ok, Le dernier train de Gun Hill est ce que l’on appelle couramment un « film de bonne facture ». Le face-à-face entre Kirk Douglas et Anthony Quinn vaut le coup d’oeil, la mise en scène est soignée, le film se suit agréablement. Bref, ce n’est pas mauvais du tout (par exemple, c’est nettement mieux que Les Sept mercenaires ou Règlements de compte à O.K Corral).
Seulement, si la mise en scène est soignée, elle est aussi essentiellement illustrative. Il faut voir par exemple la façon dont sont réalisées les fusillades dans l’hôtel, la façon attendue dont Kirk Douglas abat les méchants. Il y a ici quelque chose d’indubitable, de profondément mécanique du fait d’une convention jamais dépassée ni creusée. Comparer ces séquences à celles analogues mises en scène à la même époque par Anthony Mann pour se rendre compte ce qui sépare un artisan méritant mais sans inspiration d’un maître classique qui donne une substance inédite aux passages obligés du genre. De plus, la narration aurait gagnée à être épurée, dégraissée des ornements psychologiques et des intrigues secondaires qui ne font que diluer l’intensité tragique du drame dans des scènes de parlotte sans intérêt.