Le jeune fils d’un procureur renommé entreprend d’enquêter sur l’affaire qui établi la réputation de son père dix-huit ans auparavant.
Un film complètement asservi à une intrigue parfaitement inintéressante.
L’intrigue d’abord: une histoire de notable pourri (encore une) racontée sous forme d’enquête policière avec moult flashbacks. Malgré une construction alambiquée, c’est prévisible de bout en bout car les réactions des personnages ne dévient jamais des poncifs ayant procédé à leur création. Ce ne sont pas des personnages, ce sont des clichés sur pattes. Par exemple, le fils du procureur n’agit jamais autrement que par (ce que les auteurs se figurent être l’) idéalisme juvénile. Toute la dramaturgie repose sur une question (Maurizius est-il coupable ou non?) qui, en elle-même, n’a strictement aucune intérêt. Dans les bons films, ce genre de question est un prétexte et non une fin en soi.
Ici, il serait inexact de dire qu’elle n’est qu’une fin en soi puisqu’elle véhicule une critique (hyper-convenue) des apparences sociales mais Julien Duvivier prend cette enquête policière terriblement au sérieux. Il surligne chaque virgule d’un scénario déjà fort redondant et chasse soigneusement tout mystère, toute incertitude qui viendrait introduire un peu de vie dans la narration. En témoigne par exemple le surjeu des théâtreux (Jacques Chabassol, Denis d’Inès) composant une partie de la distribution. Cela sonne faux parce que complètement déconnecté de toute réalité.
Bref, la mise en scène complètement verrouillée ne renferme qu’un drame conventionnel et poussiéreux. L’affaire Maurizius est un film nul car écrasé sous le poids des intentions d’une bande d’auteurs paresseux qui ont substitué les conventions les plus éculées à l’examen attentif du réel.