Dans une ville gangrénée par la corruption, le sursaut moral d’une poignée d’élus suite à l’implication d’un jeune groom dans un meurtre.
Ha, l’inventivité et l’audace des (bons) premiers films parlants hollywoodiens!
Afraid to talk est un réquisitoire un brin puritain contre la corruption qui faisait rage dans la société américaine avant l’élection de Roosevelt. Sorti avant d’instauration du Code Hays, il frappe d’abord par une violence de ton inouïe. Le film est aussi rentre-dedans qu’Underworld U.S.A, le chef d’oeuvre de Sam Fuller qui sortira trente ans plus tard. Sec et désespéré, Afraid to talk détourne notamment la tradition du happy-end et contient une terrifiante séquence de tabassage. Une séquence dure et humaine où le dégoût des bourreaux est aussi clair que la douleur de la victime. On voit ici le souci réaliste d’un cinéaste qui n’a que faire des facilités dramatiques mais qui vise la juste et complexe restitution de ce qu’il met en scène.
En effet, pour une fois, intention pamphlétaire ne rime pas avec schématisme dramatique. Fait rarissime dans le cinéma américain, il n’y a pas de héros ou de personnages principal mais une belle galerie de protagonistes synthétisant les divers aspects de la corruption. Cette représentation n’est pas figée mais mouvante, à l’image de la réalité qu’elle décrit. Au fur et à mesure que le film avance, les méchants et les gentils ne sont pas les mêmes, ce qui est anti-conventionnel mais tout à fait logique dans un contexte aussi fluctuant moralement parlant que celui qui nous est présenté.
Réalisé en un temps où les genres du cinéma parlant n’étaient pas encore clairement définis, Afraid to talk se joue des carcans dramatiques et se fait tour à tour film d’amour, film de gangsters et film social. Il y a même une dose d’humour bienvenue. L’inventivité de la narration n’a d’égale que sa rapidité. Edward Cahn a mené son affaire en 69 minutes chrono.
Infiniment plus vivant et percutant que Main basse sur la ville de Franceco Rosi, Afraid to talk est une merveille à redécouvrir d’urgence. Merci à Philippe Garnier de l’avoir exhumée.
Bonjour, j’aime bien votre blog, ça ne vous dirait pas d’échanger nos liens sur nos blogs respectifs ?
[…] bavard et plus linéaire que l’extraordinaire Afraid to talk, produit par le même studio la même année, le film est aussi virulent que son homologue dans sa […]
[…] Petit western adapté de W. R. Burnett par John Huston qui frappe par sa dureté et sa sécheresse. Séquence étonnante et peut-être unique dans l’histoire du cinéma américain: après avoir sauvé un homme du lynchage, le shérif le conduit à la potence une fois qu’il a été légalement jugé. Cette scène de pendaison s’avère de plus particulièrement éprouvante car le condamné a très peur de monter sur l’échafaud. Les auteurs montrent un héros, ersatz de Wyatt Earp, qui rechigne à rempiler et qui ne se fait aucune illusion sur le rétablissement du « law and order ». D’où une fin parmi les plus désenchantées du genre. Toutefois, en dépit des nombreux travellings, la mise en scène n’a pas le dynamisme de Afraid to talk. […]
[…] bavard et plus linéaire que l’extraordinaire Afraid to talk, produit par le même studio la même année, le film est aussi virulent que son homologue dans sa […]
[…] aussi percutante que d’autres polars « indignés » de l’époque (Afraid to talk, Okay […]