Dédé (René Guissart, 1934)

L’épouse d’un marchand de chaussures en difficulté tombe dans les bras d’un riche noceur pour que celui-ci rachète le magasin de son mari…

C’est l’axe central autour duquel les auteurs ont, avec adresse et élégance, noué une kyrielle d’intrigues, faisant se croiser mauvais garçons, bourgeois, danseuses, fils à papa et petites employées. Ce vaudeville est de surcroît alimenté par une multitude de trouvailles fantaisistes, tel ce tapeur transformé en gérant qui a l’idée d’employer des danseuses des Folies-Bergères pour vendre ses chaussures. Le rythme vif sans être épuisant, l’abattage d’Albert Préjean, la verve vacharde des dialogues, l’humour des seconds rôles, l’ampleur quasi « busby-berkeleyienne » des chorégraphies (trait assez extraordinaire dans le cinéma hexagonal) et, bien sûr, la gaieté entraînante des chansons font déjà de Dédé un réjouissant archétype de comédie française des années 30, le genre où la richesse d’invention ne le cédait en rien à l’efficacité du spectacle. Mais il y a une cerise sur la gâteau: c’est la franche gaillardise qui accommode adultère et happy end, c’est l’érotisme égrillard qui montre Danielle Darrieux, alors tout juste nubile, en guêpière transparente. Cette liberté de ton augmente encore la puissance de l’euphorisant Dédé jusqu’à l’apparenter à un véritable antidépresseur.

11 commentaires sur “Dédé (René Guissart, 1934)

  1. vous aviez raison dites donc ! Un véritable remède contre le spleen, ce film. Un chef-d’œuvre. Comment voulez-vous ne pas mépriser le cinéma français bobo-démago-débilisant d’aujourd’hui après avoir vu ça ?
    Et Danielle Darrieux en guêpière, mon Dieu… j’en suis encore tout chambardé !

  2. oui je crois savoir que Vecchiali est un traqueur acharné de cinéma français d’avant-guerre. Je l’ai vu dans des conditions décentes, le son était un peu pénible mais la qualité d’image honorable. À quand une édition DVD ?

  3. ah ben après recherches, il a effectivement été édité en DVD chez René Chateau. La version que j’ai vue est justement un rip de la VHS René Chateau, je pensais que c’était le seul moyen de le voir. Et Dieu sait si c’est le genre de films où je veux bien investir pour un DVD !

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