Sur le bateau qui ramène sa famille en Californie, une jeune fille a une aventure avec un jeune homme en partance pour l’Alaska…
Encore une fois, Delmer Daves magnifie la confrontation entre l’amour de jeunes bourgeois et les préjugés de leur classe. Cette magnification est d’abord morale en ceci que les personnages d’adultes sont globalement bienveillants. Une grande douceur revêt les rapports entre Susan et ses parents. Ainsi une norme sociale est-elle condamnée sans que ses promoteurs, qui finiront par abandonner d’eux même cette norme devenue absurde, ne le soient. La magnification est ensuite esthétique: mouvements d’appareil à la grue, musique de Max Steiner, décors superbes et Technicolor de Lucien Ballard fournissent un écrin somptueux aux passions des protagonistes.
Vanité décorative direz-vous peut-être? Je dis non car d’une part, l’utilisation d’une mise en scène aussi grandiose pour exprimer des amours d’adolescents est le signe émouvant de la générosité de l’auteur (qui a écrit, produit et réalisé le film). D’autre part, poussé à un tel extrême et couplé à la sensibilité paysagiste de Daves, un style décoratif tend nettement vers l’expressionnisme. Témoin cette séquence où la jeune fille se retrouve seule sur son cheval face à l’océan déchaîné de sa douleur. A ce titre, l’artifice théâtral du dénouement dénote d’avec le reste du film, torrent de lyrisme qui intègre avec une aisance déconcertante les rebondissements les plus improbables par la grâce de sa forme.
Masterpiece.
[…] apaisé, contemplatif, réflexif et donc à l’opposé de la flamboyance mélodramatique de Susan Slade, Parrish et A summer place. On est ici plus proche d’Eric Rohmer que de Douglas Sirk. […]
[…] et humaniste, propre aux chefs d’oeuvre tardifs que sont Spencer’s mountain, Susan Slade ou Summer place. Qui plus est, les scènes en intérieur sont superbement éclairées. Allene […]
[…] paraître trop alambiquée. Bref, c’est loin d’avoir la classe ou l’ampleur de Susan Slade mais c’est pas si mal que […]