Dans une petite ville du sud des Etats-Unis, une ouvrière du textile, encouragée par un militant venu de New-York, s’engage dans le combat syndical.
Fiction de gauche schématique et efficace. Entre le syndicaliste juif new-yorkais amateur de poésie, les péquenauds du Sud et les patrons à qui on dénie toute humanité (cf la séquence, complètement gratuite car inutile à l’intrigue, de l’ouvrier qui s’écroule raide après que le contremaître lui ait refusé une pause anticipée), c’est peu dire que la caractérisation des personnages ne fait pas dans la dentelle. Le déroulement du récit -classique et bien mené- est soumis à une logique didactique, pour ne pas dire démonstrative.
Pourtant, grâce à une mise en scène sèche et jamais pléonastique et à une interprétation énergique et pleine de conviction (Sally Field en tête bien sûr mais aussi les excellents Beau Bridges et Ron Leibman), Martin Ritt parvient à faire oublier les grosses ficelles de son drame. De plus, derrière la fable gauchiste, une certaine ambiguïté est latente même si peu exploitée par les auteurs. La froideur politicienne et impitoyable du militant syndical ainsi que la complexité des motivations de l’ouvrière quelque peu amoureuse de son mentor constituent la part refoulée du tract gauchiste. Cela nuance le sens général de l’oeuvre et aurait gagné à être développé par la dramaturgie. Ainsi la très belle fin se situe t-elle quelque part entre Il était une fois la révolution et Sur la route de Madison.
Film magnifique.
Martin Ritt est un réalisateur très mésestimé.
Difficile d’être plus d’accord. J’ajouterai que Sally Field, parce qu’elle ne cherche pas à l’être, n’a jamais été aussi sexy.
j’aime beaucoup cette actrice aujourd’hui reléguée à des seconds rôles mais qui fut une des plus grandes stars des années 80.