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Après-guerre, une famille japonaise tente de concilier les aspirations de chacun de ses enfants avec la nécessité de s’en sortir financièrement.
Pour un spectateur occidental au XXIème siècle, découvrir un shomin-genki (film sur la petite bourgeoisie japonaise) réalisé par un autre que Mikio Naruse ou Yasujiro Ozu amène inévitablement la comparaison avec les deux illustres maîtres. Le découpage de Noboru Nakamura est donc plus classique, plus directif et plus dramatisant que ceux, plus contemplatifs, de Naruse et Ozu. Il y a même des effets de suspense introduits par le montage.
Ainsi, à plusieurs endroits, la caméra accompagne les tourments émotionnels des individus, ce qui lézarde la foi dans le consensus exprimée via de nombreux plans larges harmonieusement composés (comme chez Ozu et Naruse), des mouvements d’appareil vers le ciel et un scénario qui résout ses contradictions dramatiques par un rebondissement à la limite de la mièvrerie.
Si le spectateur marche à cet artifice final, c’est grâce au mélange de candeur sentimentale et de tact japonais qui semble caractériser la mise en scène de Noboru Nakamura. Ce mélange se manifeste notamment via les chansons nostalgiques qui insufflent aux scènes où toute la famille se retrouve autour de la table une tonalité à la Henry King. La distribution aux petits oignons (Chishu Ryu, Hideko Takamine, Isuzu Yamada) achève de faire de ce Plaisir en famille une réussite dans son genre. Belle découverte.