Un jeune fermier est amoureux de la fille d’un voisin promise à un riche prétendant.
Hormis un final inspiré d’A travers l’orage dont le spectaculaire se dilue dans une longueur excessive et un découpage qui n’a pas la précision dramatique de celui de Griffith, ce drame rural à la Stiller (j’ai aussi songé à Johan) est une parfaite réussite où le génie de l’épure visuelle qui est celui de Dreyer intensifie la présence de la matière filmée: carrioles, montagnes, champs de blé, maisons isolées, visages jeunes et moins jeunes. La beauté solaire des séquences d’ébats juvéniles est d’autant plus précieuse qu’elle disparaîtra, peu ou prou, de l’oeuvre du maître danois après cet opus. La dialectique entre élans du coeur et traditions est aussi finement observée que dans L’homme tranquille et donne lieu à des scènes surprenantes et pleines de vérité humaine tel celle où le père, confronté au retour de sa fille prodigue, fond en larmes. Les fiancés de Glomdale est donc un beau film, préférable à La passion de Jeanne d’Arc.