Pour rendre jaloux sa femme qui le délaisse, un écrivain ramène une Africaine chez lui.
N’y allons pas par quatre chemins: c’est absolument nul.
Pour rendre jaloux sa femme qui le délaisse, un écrivain ramène une Africaine chez lui.
N’y allons pas par quatre chemins: c’est absolument nul.
Dans une galerie commerciale, différentes intrigues sentimentales se nouent et se dénouent.
Hideux ersatz du cinéma de Jacques Demy. Sans même parler de ses chansons ridicules, son impuissance à diriger des danseurs, à dynamiser la narration (les dialogues prennent beaucoup trop de place) ou à sublimer son décor font de Chantal Akerman une très mauvaise réalisatrice de comédie musicale.
Dans un bagne épouvantable, un détenu endurci a la surprise de voir son jeune frère également incarcéré.
Un film de prison d’une étonnante dureté. Certes, l’institution judiciaire est sauvée dans la mesure où les exactions (torture…) sont montrées comme le fait de responsables pourris mais, in fine, pendant la durée de la projection, le spectateur aura vu toutes sortes de brutalités envers les prisonniers. De plus, et c’est en cela qu’il se singularise par rapport aux autres films « contre l’enfer carcéral », Hell’s highway met en évidence le lien entre capitalisme et travail forcé.
La faible durée du film (62 minutes) contraint le drame et la caractérisation des personnages à demeurer schématiques mais le metteur en scène introduit une complexité réaliste grâce à son découpage incisif. Voir par exemple la fulgurance de la révélation du passé militaire du leader des détenus; ou encore la suggestivité du plan subjectif qui inaugure la séquence du double meurtre dans la maison. Globalement, le remarquable sens du cadre contribue grandement à faire de Hell’s highway le film puissant et concis qu’il est.
Au fin fond de la taïga, Clément Cogitore filme une famille fâchée avec ses voisins.
Dédaignant les fonctions descriptives et didactiques du documentaire, Clément Cogitore essaye de construire un récit mythique à partir de ce qu’il est parti filmer à l’autre bout du monde. Le matériau est effectivement riche de potentiel dramatique (on retrouve dans ce « eastern » des enjeux typiques du western liés à l’éloignement de la civilisation) mais ce potentiel n’est pas exploité en profondeur. Comme dans la séquence de la confrontation des enfants (où le simulacre de la mise en scène est probable), le réalisateur peut faire preuve d’un talent certain pour suggérer une tension à partir de trois fois rien mais il ne va pas au-delà de cette tension. Tout reste à l’état d’esquisse faute de densité. On passe 50 minutes avec cette famille extraordinaire, vivant délibérément comme des ermites, mais on ne saura rien d’eux en dehors de leur façon de subsister (la scène de chasse et de dépeçage, impressionnante mais aussi légèrement complaisante) et de leur paranoïa, une paranoïa qui demeure malheureusement bien vague. Filmer la famille voisine eût peut-être enrichi la dramaturgie. In fine, il semblerait que, pour Clément Cogitore, ce projet ait surtout été un prétexte pour enregistrer de belles images de la taïga; car le soleil qui embrase la rivière ou les enfants blonds qui jouent sur une plage sont superbement captés.
Suite à un concours de publicité, le fils d’une oiseleuse et un riche héritier se retrouvent dans un hôtel des Alpes où leurs identités sont confondues.
En tant que scénariste, Jacques Prévert est surestimé car son manque de rigueur l’empêchait de construire correctement les récits. Les branlantes fondations d’oeuvres aussi diverses que Lumière d’été, Les visiteurs du soir et Sortilèges en témoignent. Face à Un oiseau rare, il y avait lieu d’avoir d’autant plus d’appréhension que la comédie, selon le lieu commun, « demande plus de travail que le drame ». Et il est vrai que Un oiseau rare ne brille pas par son ossature. Des coïncidences plus ou moins abusives font office de narration.
Pourtant, le visionnage s’avère franchement plaisant. Pour l’occasion, la « poésie » de Prévert se fait loufoquerie et, si elle eût gagné à plus de développements, l’intuition comique pallie le manque de fermeté narrative. La fantaisie n’est pas gratuite car elle nourrit une satire contre la veulerie face aux puissants, une satire que la désinvolture de l’auteur maintient toutefois bien inoffensive. La multitude de personnages instaure des enjeux dont la variété empêche l’attention du spectateur de complètement s’évaporer.
Enfin, sans étinceler, la distribution fait oublier l’absolue platitude de l’image. Madeleine Guitty ne vaut pas Pauline Carton, Pierre Brasseur bien que moins insupportable que d’habitude reste Pierre Brasseur mais revoir Jean Tissier est toujours un plaisir et Max Dearly s’avère bon comique de cinéma.
A Los Angeles, deux malfrats en cavale s’incrustent chez un ancien co-détenu en liberté conditionnelle.
L’alliage entre le réalisme imprimé par une photographie façon reportage et la tension spectaculaire insufflée par un découpage d’une parfaite sécheresse fait de Crime wave une pépite du film noir. Les qualités de présence des acteurs, notamment Sterling Hayden et ses cure-dents, empêchent la concision de virer à l’aridité schématique. La fin, quelque peu édifiante, contrecarre le désenchantement judiciaire naturellement exprimé par le récit.
Dans le désert de Libye pendant la guerre, une unité de médecins italiens se retrouve commandée par un fou.
Dans une séquence capitale, le personnage du fou interprété par Coluche se fait examiner par des psychiatres. Après avoir facilement déjoué les pièges tendus par les premiers tests, il révèle sa psychose en parlant à une photo de petit garçon. La folie, dont les effets dévastent ses subordonnés, est alors montrée comme le dérèglement d’affects filiaux et c’est émouvant car assez fin. Malheureusement, le fragile équilibre de la séquence est rompu lorsque sa crise mène le personnage à crier, à s’accrocher à une table et à dire des textes peu crédibles. Ce fragment reflète bien l’ensemble d’une oeuvre qui, en basculant parfois dans l’outrance et le vouloir-dire, gâche sa singulière poésie. C’est d’autant plus dommage que Risi a un vrai génie pour rendre naturel le saugrenu, tel qu’en témoigne le bel enterrement du chacal.
Contre l’avis de son mari, une jeune femme place leur fille sourde dans une institution spécialisée.
Le côté sociétal et documentaire du sujet est judicieusement contrebalancé par la liaison platonique entre le chef du centre et la mère. D’une façon très simple et très naturelle, elle est montrée comme le prolongement du travail pour éduquer Mandy, un travail reposant sur (et nourrissant) l’amour. Grâce à cette dimension intimiste, traitée avec un salvateur sens de la nuance, le film va au-delà de son programme informatif et, malgré de négligeables grossièretés stylistiques (dans l’utilisation de la musique notamment), émeut avec justesse. Les acteurs, en premier lieu la petite Mandy Miller, sont tous parfaits. Alexander Mackendrick a ainsi réalisé un bon film anglais.
A la Nouvelle-Orléans en 1844, un joueur professionnel s’entiche de la fille d’un grand propriétaire dont le fils est un bon à rien.
Énième petit film d’aventures exploitant le folklore de la soi-disant aristocratie sudiste (duels d’honneur, bateaux à aubes, robes à froufrous…). 1953, c’est encore la bonne époque du Technicolor donc ce Gentilhomme de la Louisiane se laisse regarder pourvu qu’on soit d’humeur indulgente envers la banalité, les facilités dramatiques et les acteurs qui commencent à être trop vieux pour leurs rôles (en l’occurrence Tyrone Power).
Un orphelin et son grand-père immobilisent la Mort dans un arbre de leur jardin.
Des vertiges métaphysiques aussi profonds que dans le Septième sceau sont enfermés dans une sucrerie typique de la MGM. On borrowed times est une oeuvre extraordinaire où le jusqu’au boutisme du récit transfigure toute mièvrerie. Quelques fléchissements du rythme dus à son origine théâtrale n’empêchent pas ce film d’être tout à fait hallucinant.
L’histoire d’un enfant mormon élevé par les Shoshones après une fugue.
Le doux pacifisme du ton est joli mais, rechignant aux plans larges, la caméra ne rend pas justice aux beaux décors naturels. Les ralentis et la musique accentuent le kitsch de l’ensemble. Karen Allen n’apparaît que très peu de temps à l’écran. Bref, cette adaptation des mémoires d’un ancien du Pony Express ne gagne pas à être connue.
A Vienne, un homme lassé de son épouse profite de l’infidélité de celle-ci pour s’en débarrasser.
A en croire les historiens du cinéma, Comédiennes serait la première comédie sophistiquée de Lubitsch, alors sous le choc de L’opinion publique de Chaplin. De fait, l’immigré berlinois n’a pas été long à assimiler les leçons du maître londonien. Tout le génie du découpage allusif plus tard vendu sous l’étiquette « Lubitsch touch » est déjà présent dans Comédiennes. Le seul problème lorsqu’on découvre ce film fondamental après les chefs d’oeuvre postérieurs, c’est qu’on ne peut se défendre d’une impression de déjà-vu. Le risque de lassitude est d’autant plus élevé que manque ici la pointe d’émotion qui viendrait enrichir la -très brillante- mécanique du vaudeville (contrairement par exemple à L’éventail de Lady Windermare tourné l’année suivante).
Une jeune femme s’enferme dans une chambre où elle noircit plein de papier, va faire du stop, suce un camionneur qui lui raconte sa vie puis retrouve une amie avec qui elle fait l’amour.
Si un film comme Gentleman Jim est une parfaite expression de la jeunesse et de la vitalité de l’Occident, un film comme Je, tu, il, elle est un emblème non moins parfait de son avachissement le plus sinistre.
A ses risques et périls, une journaliste récemment fiancée enquête sur un caïd…
Film noir anglais propulsé par une forme survitaminée et une interprétation très variée. Le jeu de la trop tôt disparue Carole Landis, inspirée par son idole Carole Lombard, tire le polar vers la comédie américaine et le très vif Nigel Patrick accroît l’élégante rapidité de la mise en scène. C’est ainsi que, malgré un scénario verbeux (tiré d’une pièce de théâtre), Noose est un film très grisant qui justifie la réputation de Edmond T.Gréville.
A la mort de leur père adoptif, un écrivain et un truand organisent un casse pour restaurer la maison de leur enfance.
Jean Larriaga n’a pas laissé son nom dans l’Histoire du cinéma et c’est logique. Molle et approximative, la mise en scène ne compense pas la faiblesse d’un scénario qui recelait pourtant des thèmes intéressants (notamment le lien entre Résistance et pègre d’après-guerre). L’anarchisme amer de la fin émeut par sa dureté et j’aurais aimé que l’ensemble soit mieux. Mais en l’état, La part des lions n’est pas défendable.
Après la mystérieuse noyade du nègre chargé d’écrire les mémoires d’un ancien premier ministre britannique, un jeune écrivain est embauché pour le remplacer.
The ghost writer est un film le cul entre deux chaises. Son héros ouvertement calqué sur Tintin, une course-poursuite rocambolesque, l’humour insidieux et le sens de la pirouette de Polanski le tirent vers le film d’aventures léger mais il manque de péripéties pour pleinement satisfaire sur ce terrain. D’un autre côté, les enjeux politiques et psychologiques de l’intrigue sont désamorcés par la désinvolture du scénario et l’absence d’épaisseur des personnages. La souveraine élégance de la forme et les comédiens, tous parfaits, font quand même de The ghost writer une oeuvre plaisante.
Un couple récemment marié est perturbé par l’arrivée d’une nièce fugueuse.
En adaptant pour la première fois un roman de Fumiko Hayashi, Mikio Naruse a signé un de ses chefs d’oeuvre. Ici, ténuité n’est pas absence de dramaturgie et attention au quotidien n’est pas platitude. Le découpage, aussi pudique que précis, transforme des objets triviaux en caisses de résonance pour les tourments existentiels des protagonistes. De plus, le sourire des actrices, la musique et les extérieurs lumineux empêchent Le repas d’être plombé comme peuvent l’être les sinistres Derniers chrysanthèmes ou Nuages flottants. Plusieurs séquences, tel le retour chez les parents, sont même transcendées par un lyrisme magnifique. En très peu de plans, tous composés avec un oeil admirable, le cinéaste sait insuffler aux gestes les plus banals une gravité qui n’est jamais pesante. Cette délicatesse du style traduit une sorte de sagesse suprême, particulièrement patente dans les passages où l’héroïne, lassée de passer ses journées sur des tâches domestiques, se retrouve face à des femmes que l’après-guerre force à travailler. Grâce à cette infinité de nuances, Le repas s’avère le film le plus juste sur la femme au foyer et la reconquête de ses rêves brisés.