La petite allumeuse (Danièle Dubroux, 1987)

Une gamine de 13 ans est amoureuse de son moniteur de colo.

Il est un peu difficile de croire à l’amour absolu et pur que porterait le mono à la gamine d’autant que celle-ci est tout à fait quelconque mais le film est assez drôle dans ses -timides- accents satiriques.

 

Théodore et Cie (Pierre Colombier, 1933)

Le neveu d’un riche marchand de fromage s’associe à un ami comédien pour taper un maximum d’argent à son oncle.

Le « cinéaste » ne se donne guère de mal pour faire oublier les artifices théâtraux du vaudeville mais il faudrait être sot pour bouder son plaisir devant les bifurcations imprévues d’un récit joyeusement immoral, la fantaisie comique canalisée par un rythme enlevé, et, bien sûr la distribution remarquable menée par le trio Alcover/Préjean/Raimu; ce dernier s’en donnant à coeur joie avec ses numéros transformistes.

Du rouge pour un truand (Lady in red, Lewis Teague, 1979)

Pendant la Grande Dépression, une jeune fille chassée par son père fermier traverse diverses situations avant de rencontrer Dillinger.

Cette production Roger Corman, qui imagine une histoire autour de la jeune fille ayant servi au FBI pour identifier Dillinger à la sortie du cinéma où il fut abattu, dispose de deux atouts maîtres. Le premier est le scénario du débutant John Sayles qui retrouve la densité behavioriste des films américains « sociaux » du début des années 30. La crudité un brin complaisante, en matière de représentation sanglante et sexuelle, vient expliciter ce qui ne fut jamais que suggéré dans les films dits « pre-code ». Le second est la splendide Pamela Sue Martin.

 

Silip (Elwood Perez, 1985)

Sur une île philippine, une jeune fille retrouve une amie d’enfance qui, après avoir émigrée aux Etats-Unis, s’est affranchie de toute oppression sexuelle.

Ce film d’exploitation a beau avoir des problèmes de rythme, le double joug des pulsions (du corps) et du carcan (de l’église) a rarement été montré de façon aussi nette et directe. Maria Isabel Lopez est une fille absolument sublime.

The actress (George Cukor, 1953)

A la Belle-époque, la fille d’un marin à la retraite désire devenir actrice.

Les adaptateurs ne se sont pas donnés grand mal pour transformer en film la pièce de Ruth Gordon. The actress représente le pire du théâtre filmé: décor quasi-unique, monotonie visuelle, timing artificiel des rebondissements, absence de détails concrets dans la mise en scène, surjeu des acteurs. Même si Teresa Wright et le jeune Anthony Perkins sont plus crédibles, j’ai rarement vu des comédiens -Spencer Tracy et Jean Simmons pourtant habituellement excellents- aussi mauvais dans un film de Cukor qui semble avoir perdu toute finesse en matière de direction. D’où des personnages grotesques dont il est difficile de prendre au sérieux les tourments intimes. Et comme d’un autre côté, le comique est très pauvre et la satire à peu près nulle, il en résulte une oeuvre simplement morose et parfois grimaçante. Médiocre.

 

Feu Mathias Pascal (Marcel L’Herbier, 1926)

Ayant gagné une fortune au casino après avoir quitté son foyer, un homme se fait passer pour mort.

Paradoxalement, Marcel L’Herbier, cinéaste amphigourique par excellence, insuffle une certaine fluidité dans le déroulement du récit adapté d’un roman de Pirandello des plus alambiqués. Moins par moins égal plus, par la grâce du cinéma. Le réalisateur signe ici un de ses mises en scènes les plus maîtrisées, ayant assez peu recours aux cartons pour raconter son histoire. Il s’agit d’un de ses films « assagis » donc même s’il y a bien sûr quelques moments d’un symbolisme artificiel et grotesque, des surimpressions bêtasses et un flashback inutile, sur 2h40 de projection, ces coquetteries ne représentent qu’une portion presque négligeable.

Le principal problème de Feu Mathias Pascal est en fait d’ordre scénaristique: si la première partie est pas mal, sa deuxième partie, à partir du retour de Mathias à Rome, étire un triangle amoureux des plus manichéens au-delà du raisonnable. Le jeu de Ivan Mosjoukine alterne entre son habituelle impassibilité cireuse et des grimaces outrées lorsqu’il s’agit de figurer une grande émotion.

Oriana (Fina Torres, 1985)

A la mort de sa tante, une femme va dans sa propriété et voit surgir des souvenirs d’enfance.

Visuellement soigné et narrativement alambiqué, Oriana évoque les films de Victor Erice, en plus creux. La bande-son, qui compile Bach, Fauré et Beethoven sans génial esprit d’à-propos, est particulièrement révélatrice de la putasserie festivalière de ce bouzin franco-venezuélien.

Mademoiselle et son bébé (Bachelor mother, Garson Kanin, 1939)

Prise pour la mère d’un bébé abandonné, une vendeuse se retrouve à devoir le garder si elle veut garder son emploi.

Le postulat qui, avec le plus grand des naturels, cristallise en quelque sorte une double oppression capitaliste et patriarcale, est prometteur mais l’intrigue fait vite fi de la crédibilité des comportements au profit de rebondissements conventionnels qui émoussent la satire. La mise en scène est trop terne, trop timide, pour transfigurer ces lacunes scénaristiques; David Niven et Ginger Rogers sont sympathiques mais n’ont pas la vitalité comique de Cary Grant et Irene Dunne.

La fosse aux serpents (Anatole Litvak, 1948)

L’histoire d’une folle.

Les notations documentaires sur la vie à l’asile et les traitements variés infligés à l’héroïne ainsi qu’un travelling impressionnant qui poétise la chronique et donne son titre à l’oeuvre sont ce qu’il y a à retenir de ce pesant pensum sur la psychiatrie même si Robert Walker et Olivia de Havilland sont bons.