La passion entre la journaliste mondaine Sheilah Graham et Francis Scott Fitzgerald, alors au crépuscule de sa carrière et de sa vie.
Si ses images demeurent superbes (et naturelles), le vétéran Henry King peine à se coltiner les fêlures inhérentes à son sujet. Il y a ainsi quelque chose de mécanique dans l’appréhension de l’alcoolisme de Fitzgerald et de ses effets. L’écrivain se fait virer ou refuser un manuscrit->il boit->il devient saoul->son comportement met en péril l’avenir de sa compagne. Et cela deux fois. L’artifice de cette écriture n’est pas atténué par la façon dont Gregory Peck simule l’ébriété.
Pourtant, le lyrisme tranquillement grandiose (plans larges et longs, présence aristocratique de Deborah Kerr, décors somptueux, symphonie de Waxman…) donne du corps à ce film; dans ses moments les plus substantiels, l’union entre deux êtres qui se guérissent mutuellement de leurs complexes est bien rendue sensible au spectateur. Bref, cet avant-dernier film d’Henry King n’est pas aussi mauvais qu’on eût pu le croire a priori.