Au XVIIème siècle, un samouraï s’infiltre chez un seigneur ennemi…
Le mélange d’humanisme et de ludisme avec lequel l’histoire de samouraï est racontée donne déjà un certain prix à L’espion Kakita Akanishi. Outre les qualités de bravoure et de furtivité de son héros, Mansaka Itami met l’accent sur l’amitié, la santé et les sentiments qui enrayent la trajectoire programmée d’une mission. La retenue infiniment suggestive du dénouement est d’une grande beauté qui auréole l’oeuvre d’une dimension supplémentaire.
La caméra est fluide et précise. Pour filmer une lettre d’amour, Itami utilise la surimpression comme le fera François Truffaut trente-cinq ans plus tard dans Les deux Anglaises et le continent. Le lyrisme est presque aussi puissant (il manque quand même Delerue).
De plus, la seule séquence de combat du film est mise en scène avec un véritable génie. L’invention dans les cadres, les mouvements d’appareil et le montage confère une urgence, une gravité et un dynamisme épatants à la séquence. Le seul problème de l’oeuvre, par ailleurs parfaitement concise, est que cette séquence qui représente l’incident Date soit assez décorrélée du reste. Mais un cinéphile aurait tort de bouder son plaisir.