Un médecin s’enfuit au Mexique avec le magot et la maîtresse du chef d’une bande de braqueurs.
Après une première partie sur les chapeaux de roue, superbe condensé d’action sèche et nerveuse, ce film noir surprend en s’attardant dans un village mexicain où le héros trouvera l’occasion d’une rédemption. Cette rédemption est présentée avec un schématisme de série B et encombrée de scories narratives (les méchants frères) mais elle occasionne une poignée de plans frémissant de sensibilité, notamment ceux autour du départ avorté. De plus, le personnage de méchant, idéalement joué par Dan Duryea, a l’originalité d’être plus amoureux que vénal et son sentiment est montré avec finesse, sans appesantissement; la convention du genre est détournée pour gagner en épaisseur humaine. Enfin, encore une fois, Hugo Fregonese a mis en scène un récit aux allures de parabole. Mais la conclusion est un deus ex machina qui heurte le naturel de la narration. C’est dommage. En définitive, L’impasse maudite s’avère un bon film noir -original, percutant et attachant- mais quelques défauts de structure l’empêchent d’accéder au rang de chef d’oeuvre.