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En 1961, sur ordre du Parti, un sous-marin nucléaire russe est envoyé en mission alors qu’il n’est pas encore au point techniquement…
La confrontation entre le capitaine intransigeant et le second qui est proche de ses hommes prend une tournure surprenante qui donne à penser, sans démagogie ni forfanterie, sur le devoir, l’obéissance, la dignité, le dépassement de soi et la camaraderie; bref, sur l’Armée.
Avec ses équipes techniques, Kathryn Bigelow a réalisé des prouesses pour maintenir une énergie visuelle à l’intérieur de ce décor très contraignant qu’est le sous-marin (reconstruit à l’identique). Son sens du dynamisme grandiose n’a d’égal que son empathie pour les hommes qu’elle filme. Juste après vous avoir scotché au fauteuil avec une remontée du sous-marin à travers la glace, elle vous émeut avec une partie de foot sur la banquise où souffle un lyrisme fordien. Ces deux grandes qualités font d’elle la cinéaste idéale pour filmer l’héroïsme. C’est ainsi que toutes les séquences autour de la réparation du réacteur sont sublimes et sont peut-être ce que le cinéma américain nous a offert de plus poignant depuis le début du millénaire.
Malgré la convention de la langue anglaise, les acteurs s’avèrent tous parfaits. Qu’il se soit investi dans ce film jusqu’à le produire restera, il faut l’espérer, un des titres de gloires de Harrison Ford. Un ou deux dialogues surligneurs dus à sa nature de superproduction hollywoodienne n’empêchent pas K-19 d’être le meilleur film épique contemporain.