François, jeune menuisier parfaitement heureux avec son épouse et ses enfants, rencontre un jour Emilie, une ravissante postière…
Le bonheur, c’est d’abord le plaisir d’un film ensoleillé qui, à l’aide de couleurs éclatantes et de magnifiques actrices, montre les joies d’une vie simple, en harmonie avec la nature. C’est ensuite un film triste sous lequel point cruellement, après une apologie décontratée de l’amour libre, une certaine gravité. Comme dans Jules et Jim, la réinvention des règles de l’amour est vouée à l’échec. Cette transition morale n’est pas aussi brillante, apparaît plus convenue que dans les films de Max Ophuls, influence maintes fois revendiquée par le couple Demy/Varda. Bien que dans l’ensemble le style soit sans éclat, des affèteries gâchent certaines séquences. Ainsi de l’ultime étreinte entre François et sa femme dont le montage sous différents angles annihile le potentiel dramatique au profit de…rien du tout. Le bonheur laisse le souvenir d’un film plaisant et intéressant mais inabouti. Il est en cela typique d’une certaine tendance de la Nouvelle Vague.