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A Biarritz, le fils de la gérante d’un hôtel tombe amoureux d’une anesthésiste parisienne en exil…
Si dans ses grandes lignes, le drame d’un homme ne se croyant pas à la hauteur de la femme qu’il aime est cohérent, le récit manque d’étoffe et certains développements sont poussifs. C’est peut-être moi qui ai du mal à m’identifier à des personnages masochistes mais j’ai trouvé que les scènes à l’aéroport ne fonctionnaient pas car le cliché du désespoir alcoolisé n’y est étayé par aucune logique psychologique ou sentimentale.
Dans l’ensemble, j’ai eu l’impression que Téchiné filmait l’idée d’un mélodrame plus qu’il ne filmait un mélodrame, écourtant brutalement certaines séquences comme pour refréner leur émotion potentielle. Ce n’est que dans la dernière partie du film qu’il se laisse aller à employer le fondu enchaîné, atténuant enfin la raideur oxymorique de son montage. La musique, timorée et faiblarde de Philippe Sarde, n’aide pas non plus à emporter le spectateur dans la passion vécue par les protagonistes. A côté de ces nombreux signes de pusillanimité, il y a pourtant des plans d’un lyrisme hollywoodien, tel le magnifique retour à la gare d’Hélène. Mais ces plans déparent tant d’avec le reste du film qu’on a l’impression que l’auteur s’y est amusé comme à un exercice de style.
Toutefois, Deneuve et Dewaere sont parfaits (de même que les seconds rôles Josiane Balasko et Etienne Chicot), ce qui assure à Hôtel des Amériques le minimum nécessaire de vérité humaine à ce genre de film.