![]()
Une collaboration méconnue de la paire bénie Anthony Mann/James Stewart. Stewart incarne un joueur de base-ball qui reprend du service dans l’aviation, pour les besoins de son pays. C’est évidemment un film de propagande pour le Strategic Air Command -commandement de l’US Air Force qui regroupe des unités de bombardiers- mais la propagande est subtile, le film se focalisant, plus encore que Romance inachevée, sur le couple James Stewart/June Allyson. Les éternels tourments de l’épouse qui voit son homme la délaisser pour son engagement dans l’Armée, engagement toujours plus chronophage. L’alchimie entre les deux acteurs est évidemment excellente et on croit sans peine à leurs disputes et réconciliations. Intelligence de la propagande donc, qui passe par une histoire plus surprenante qu’il n’y paraît car le message du film pourrait être au final « l’armée est faite de citoyens moyens, avec des problèmes de couple, avec des défauts, et on apprécie leurs services rendus même si on finit par les virer à cause de ces défauts ». On est donc loin des héros sans peur et sans reproche. Ce qui évidemment n’empêche pas un fétichisme de bon aloi vis-à-vis des avions, superbement cadrés en VistaVision. Ajoutons que Strategic Air Command est accompagné par une belle musique élégiaque de Victor Young. Au final, un film de propagande plus intéressant qu’on n’aurait pu l’imaginer, grâce au talent des professionnels impliqués dans sa réalisation, aussi bien les scénaristes, les acteurs, que l’équipe technique dirigée d’une main de maître par Anthony Mann.