Les enfants du placard (Benoît Jacquot, 1977)

A Paris, un jeune homme dispute sa soeur à son riche prétendant, associé de leur père qui fait des affaires louches en Afrique.

Que ce film étique et sinistre ait été largement salué en 1977 par les Cahiers du cinéma comme matérialisant leur réconciliation avec la fiction après le tunnel des années « Godard-Straub-Mao » montre combien la revue était partie loin. En revanche, le principal ressort dramatique (la mauvaise conscience d’un fils à papa bon à rien) qui l’anime  – aussi mollement soit-ce – fait bien des Enfants du placard un film 100% bourgeois. A croire qu’en ce qui concerne les critiques maoïsés, l’atavisme de classe fut plus fort que l’atavisme cinéphile.

Marianne (Benoît Jacquot, 1997)

Au XVIIIème siècle, une enfant trouvée devient servante et un jeune aristocrate s’en entiche…

Réduction à une heure et demi d’un téléfilm en deux parties. C’est pourtant déjà très long et très ennuyeux. Le mélange de préciosité, dans les abondants dialogues apparemment repris tel quel du roman de Marivaux, et de brutalité, dans les cadrages mouvants et très rapprochés, ne convainc jamais; l’arbitraire de cette mise en scène ne se transfigure jamais en une quelconque incarnation et assèche le fort potentiel romanesque du récit dont les énormes coïncidences apparaissent alors d’autant plus ahurissantes. De plus, la diction des comédiens et la prise de son sont telles qu’on n’entend pas un mot sur deux.