L’homme à femmes (The man who loved women, Blake Edwards, 1983)

La vie d’un homme à femmes.

La transplantation du film de François Truffaut en Californie échoue pour plusieurs raisons. D’abord, il s’agissait d’un des films les plus personnels de son auteur et la distance entre l’auteur et son personnage était impeccable. Là, la complaisance noie le portrait du cavaleur dans un sirop sentimentalo-démago typiquement américain, tout à fait hors de propos et carrément hallucinant dans sa morale finale: « ses conquêtes ont toutes grandi grâce à son amour ».

Ensuite, il y a un hiatus entre la virilité un peu beauf de Burt Reynolds et les fêlures de son personnage, auxquelles on ne croit pas malgré les artifices du scénario. On ne croit d’ailleurs pas non plus à son obsession puisque -différence encore entre culture latine et culture américaine- ce sont souvent les femmes qui lui sautent dessus. Blake Edwards a beau avoir remplacé l’écriture d’un roman par une analyse pour figurer la confession du héros, c’est bien Truffaut -qui détestait la psychanalyse- qui s’avère le plus juste dans sa peinture de la névrose. En fait, ce remake est un prétexte à situations vaudevillesques et scabreuses où, une fois, l’auteur de La party déploie sa verve burlesque: c’est l’inventive séquence avec le mari, la femme, l’amant, le placard et le petit chien.

Vacances à Paris (The perfect furlough, Blake Edwards, 1958)

Pour calmer des soldats envoyés dans une base du grand Nord pendant un an, l’état-major offre trois semaines de vacances à Paris avec une vedette argentine à l’un d’entre eux.

Peu nous importe les invraisemblances de l’intrigue tant celle-ci est dynamisée par l’entrain de Tony Curtis et la verve d’un Blake Edwards au sommet de son inspiration comique. Du champagne.

S.O.B. (Blake Edwards, 1981)

Un producteur tombé en dépression suite à un énorme flop a l’idée de transformer ce dernier en film érotique…

S.O.B est une satire virulente envers les patrons des studios, les stars, le milieu hollywoodien et l’humanité en général. Une scène à l’humour très noir est tout à fait emblématique du ton du film: notre producteur agonise sur la plage et son chien est à ses côtés. Deux vacanciers s’arrêtent, s’exclament « oh, qu’il est mignon ce petit chien! » et repartent sans avoir prêté une seconde d’attention au gisant. Blake Edwards, vieillissant et ayant eu pas mal de problèmes avec les studios hollywoodiens durant les années 70, a mis toute son amertume dans cette peinture d’une civilisation en phase terminale qui ne croit plus qu’en deux choses: le cul et le fric.

Cette misanthropie exacerbée stimule sa verve comique. Comme dans toutes ses réussites, il y a une galerie de seconds rôles hauts en couleurs. Ici, les caricatures particulièrement bien senties sont interprétées par une pléthore de vedettes (William Holden, Larry Hagman, Julie Andrews…). Robert Vaughn en porte-jarretelle, c’est à voir, d’autant que c’est présenté finement. Comme dans son chef d’oeuvre absolu Elle, tourné juste avant avant, c’est un enchaînement très précis d’actions (souvent des gags) qui produit la narration. Jamais on ne sent les intentions précéder l’exécution, tout apparaît logique y compris les scènes les plus radicales, y compris le dénouement exceptionnellement choquant, tout est parfaitement mis en scène.

La férocité brillante et jusqu’au boutiste de la satire suffirait à classer S.O.B parmi les oeuvres majeures de Blake Edwards. Mais les meilleurs comédies du cinéaste sont également fameuses pour leurs ruptures de ton et S.O.B contient son lot d’émotion même si, contrairement à Diamants sur canapé, Elle ou That’s life!, il s’agit d’une alternance plutôt que d’un mélange des registres. En effet, la dernière partie du film est un virage à 180 degrés où Blake Edwards, d’une façon grotesque et magnifique, célèbre l’amitié et montre donc que, finalement, tout n’est pas complètement pourri en ce bas-monde. Les funérailles viking sont un moment bouleversant qui achève la satire en apothéose lyrique. Du grand cinéma.

Un sacré bordel (Blake Edwards, 1986)

Suite à un pari truqué, un acteur raté et son compère serveur ont maille à partir avec des mafieux…

L’intention de Blake Edwards était de réaliser une comédie dans la veine de Laurel & Hardy, succession de gags essentiellement improvisés. Le studio l’a entravé et a imposé de raconter une histoire conventionnelle. Fausse bonne idée car l’histoire ne fonctionne pas. Il est impossible de s’intéresser une seule seconde à ce qui arrive à des personnages invariablement ridicules. Reste une succession de courses-poursuites assez ennuyeuse, une chute allègre dans le mauvais goût et la vulgarité (la B.O pourtant signée Mancini est très typique des années 80) et deux trois gags irrésistibles, surtout vers la fin où Edwards va jusqu’au bout de son délire.

Allo…brigade spéciale (Experiment in terror, Blake Edwards, 1962)

A San Francisco, une jeune femme menacée par un tueur asthmatique appelle la police.

Les personnages principaux, que ce soit celui de Lee Remick ou celui de Glenn Ford, n’ont aucune consistance, ils sont complètement asservis à une intrigue mal ficelée. Il manque un point de vue pour raconter l’histoire qui s’éparpille. Un personnage secondaire comme la maman chinoise introduit un peu d’humanité mais sur trois scènes dans lesquelles elle apparaît, deux sont redondantes. Bref, le scénario est vraiment mal fichu et les 122 minutes du métrages contiennent des longueurs rebutantes.

Néanmoins, Blake Edwards s’est livré à un exercice qui ne manque pas de style. Plusieurs séquences sont en effet l’occasion pour le metteur en scène de briller. De l’ouverture parfaite à la fin qui anticipe L’inspecteur Harry, nombreuses sont les séquences qui retiennent l’attention du spectateur rendue éparse par le script en bois. Tout ce qui a trait au travail de la police inspire particulièrement le cinéaste. Ecoutes téléphoniques, filatures et hélicoptères dernier cri semblent littéralement fasciner l’auteur de La panthère rose. La musique de Mancini et la photographie de Philip Lathrop, toutes deux remarquables, contribuent grandement à la réussite des morceaux de bravoure. Bref, Experiment in terror est une demi-réussite.

Une seconde jeunesse (High time, Blake Edwards, 1960)

Un Américain quinquagénaire décide d’aller à l’université pour obtenir un diplôme.

L’argument promettait une comédie sympathique mais le traitement est trop pusillanime pour susciter le moindre enthousiasme. Faute d’une caractérisation des personnages digne de ce nom, le sujet de la nostalgie de la jeunesse n’est pas traité et, d’un puritanisme typiquement américain, le scénario élude ce qui aurait pu être piquant dans la situation de ce quinqua plongé au milieu des étudiants et surtout des étudiantes. Les gags sont nombreux mais faibles. Les fondus entre les séquences sont originaux et c’est à noter. High time n’est rien de plus qu’un inconséquent véhicule pour Bing Crosby alors vieillissant mais toujours aimable.

Opération clandestine (The Carey treatment, Blake Edwards, 1972)

Un chirurgien récemment embauché dans un hôpital de Boston enquête sur le meurtre d’une jeune fille dont on accuse son collègue et ami.

Un film conventionnel et invraisemblable agréable à regarder si on est amateur du genre policier avec un héros qui enquête et qui met à jour des gros scandales dans une ville pourrie. L’air du temps, libertaire et progressiste, est bien saisi. L’écrasant charisme de James Coburn rehausse véritablement l’intérêt du film mais on ne voit pas assez la sublime et trop rare Jennifer O’Neill. Leur scènes ensemble sont les meilleures, elles donnent une épaisseur sentimentale aux clichés du film d’action. Il y a aussi quelques bonnes idées de mise en scène (l’affrontement elliptique entre le tueur et l’infirmière droguée). Bref, The Carey treatment est mineur mais vraiment plaisant.

Top secret (The tamarind seed, Blake Edwards, 1974)

Pendant leurs vacances aux Caraïbes, un espion russe et une espionne anglaises tombent amoureux…

Avec The tamarind seed, Blake Edwards a réalisé un exercice de style hitchcockien qui, sans être une comédie, ne se dépare que le temps d’une scène d’action d’une vulgarité aux frontières du nanar de l’élégance légère caractéristique du réalisateur. La manipulation d’un espion converge avec celle d’un cinéaste et les divers double-jeux, simulations,  et camouflages d’intentions sont une profonde source de plaisir pour le spectateur. Ce petit jeu est bien mené par les auteurs. Si Omar Sharif est bon sans être éblouissant, l’interprétation de la très classe Julie Andrews donne une profonde densité à la mélancolie de son personnage. L’inattendue beauté de cette singulière héroïne est aussi celle du film.

L’extravagant Mr Cory (Blake Edwards, 1957)

Un homme issu d’un quartier pauvre de Chicago utilise sa chance au jeu et son baratin pour grimper l’échelle sociale.

A la fois romanesque et concis, Mr Cory est un récit d’ascension et de chute classique mais très bien mené. Le Cinémascope-couleurs de Russel Metty est joli (le début au bord d’un lac rappelle Le secret magnifique), les seconds rôles tel le maître d’hôtel ou le vieux mentor sont excellents parce que leur caractérisation est nuancée et Tony Curtis incarne superbement ce personnage de beau gosse qui se veut cynique mais qui est au fond trop naïf. Le film commence comme une comédie mais perd de sa drôlerie et gagne en amertume au fur et à mesure qu’il avance sans que la rupture de ton ne soit perceptible. Ce savant mélange des registres annonce les grandes oeuvres à venir de Blake Edwards.

Micki+Maude (Blake Edwards, 1984)

Incapable d’en plaquer une, un homme épouse deux femmes.

L’inénarrable Dudley Moore en lutin bigame, des gags formidables (la visite chez le gynéco), une tendresse immense quoique dénuée de complaisance pour les personnages, des moments absolument merveilleux tel la scène du restaurant où le héros s’apprête à larguer sa fiancée, une musique de Michel Legrand qui n’a rien à envier aux habituelles bandes originales de Mancini ainsi que les touches saugrenues de l’auteur (le beau-père catcheur!) pimentant une sauce qui aurait pu virer au sirupeux font de Micki+Maude, s’il n’est ni le plus ambitieux ni le plus achevé (il y a des petites longueurs),  un des films les plus attachants de Blake Edwards.

Deux hommes dans l’Ouest (Wild rovers, Blake Edwards, 1971)

Deux cow-boys, un jeune et un vieux, braquent une banque dans l’espoir de se la couler douce au Mexique.

L’originalité de Deux hommes dans l’Ouest vient du fait que les braqueurs de la banque sont présentés comme de braves types. Ce sont la lassitude, la peur de mourir et l’absence de perspective dans leur boulot, sentiments cristallisés par la mort soudaine d’un de leurs collègues durant une tâche de routine qui les décident à passer à l’acte, à transgresser la loi. Ceci est montré sans tambour révolutionnaire ni trompette sursignifiante. Le cinéaste se focalise sur le tranquille désenchantement des deux protagonistes. C’est fort bien vu d’autant que le duo formé par William Holden et Ryan O’Neal est convaincant.

Malheureusement, le film ne tient pas les belles promesses de son début à cause d’une mise en scène kitsch (abus de soleils couchants et de ralentis), d’une caractérisation des personnages qui restera superficielle, d’un rythme qui s’alanguit (était-il nécessaire par exemple de faire durer à ce point la partie de cartes fatale?) et de cadrages en Cinémascope qui sont loin d’être aussi harmonieusement composés que ceux des illustres prédecesseurs de Blake Edwards dans le genre tel Anthony Mann ou Delmer Daves.

Bref, encore un film victime de ce laisser-aller formel si emblématique du cinéma américain des années 70…

Elle (Ten, Blake Edwards, 1979)

Sa rencontre avec une superbe jeune femme provoque une crise existentielle chez un quadragénaire californien.

Elle est peut-être la meilleure comédie américaine des quarante dernières années. C’est d’abord un sommet de drôlerie dans lequel la verve burlesque du metteur en scène se déploie allègrement. En effet, le film fonctionne moins en s’appuyant sur un scénario ultra-précis que grâce à des séquences autonomes dont la logique interne est poussée jusqu’au paroxysme. Ainsi du passage qui voit le personnage principal se faire arrêter en tant qu’intrus à son propre domicile. Grâce à une exploitation habile des accessoires (téléphone), du décor (jardin en pente) et des acquis narratifs (le personnage est aphone car il revient de chez le dentiste) les gags s’enchaînent aussi brillamment que chez le grand Leo McCarey, avec qui le réalisateur débuta.

Comme beaucoup de films de Blake Edwards, Elle est une œuvre éminemment personnelle. La crise que traverse son compositeur californien, l’auteur l’a probablement vécue. Si le regard sur le mâle vieillissant est impitoyable, si l’immaturité de ce dernier s’avère le principal ressort comique du film, ce regard n’est ni bête ni méchant. A l’itinéraire géographique représenté dans le film correspond un itinéraire moral au terme duquel le héros prendra conscience de ce qui est réellement important pour lui. Plusieurs scènes dans la deuxième partie sont nimbées de nostalgie sans que la mise en scène ne perde la justesse ni le tact qui la caractérisent. On retrouve encore la trace de McCarey dans les moments où le héros exprime ses sentiments en jouant sa musique au piano.

Notons également que les seconds rôles ont une véritable épaisseur et sont regardés avec un respect qui exclue toute notion de faire-valoir. Le collègue homosexuel craignant de perdre son jeune amant ou la jolie blonde jouée par Dee Wallace qui a le malheur de rendre impuissant les hommes avec qui elle couche ont chacun leur existence propre. Chacun apporte une nouvelle facette à cette ample méditation sur l’amour et la vieillesse qu’est Elle, chacun agit comme un petit miroir apportant une nouvelle perspective aux états d’âme du héros. Rarement zoom aura été aussi émouvant que celui sur le reflet de Dee Wallace dans la salle de bain. Un instant d’autant plus touchant qu’il est bref parce que Blake Edwards ne saurait s’appesantir sur les épanchements d’un protagoniste.

Ainsi que l’atteste la superbe séquence finale, l’humour n’est jamais que la plus belle des pudeurs chez ce cinéaste profondément élégant qu’était Blake Edwards.

That’s life! (Blake Edwards, 1986)

Une chanteuse mariée à un architecte californien apprend qu’elle a un cancer de la gorge. Tout en continuant à soutenir sa famille et notamment son époux en pleine crise de la soixantaine, elle attend les résultats de l’examen qui lui dira si la tumeur est bénigne ou maligne.

Film tourné dans sa propre maison d’une façon totalement indépendante par Blake Edwards, That’s life! est sans doute un des films les plus personnels de son auteur. Il n’y a pas besoin de surinterpréter pour deviner que celui que Claudia Cardinale décrit dans ses mémoires comme « un vrai fou » a mis beaucoup de lui-même dans ce personnage d’architecte vieillissant et immature. Personnage joué par Jack Lemmon, son partenaire de toujours qui forme ici un grand duo avec Julie Andrews, l’épouse à la ville de Blake Edwards. Cet aspect très intime n’empêche pas That’s life! d’être rigoureusement réalisé.

C’est d’abord un sommet de narration avec une unité de temps, une quasi-unité de lieu mais aussi une variété des registres gérée avec une maîtrise de tous les instants. Le film est une perpétuelle alternance entre le comique et le sentimental sans jamais qu’il n’y ait à proprement parler rupture de ton. Au contraire, la continuité est parfaitement gérée par le metteur en scène qui donne l’impression de faire un film de famille. Des gags presque scabreux viennent parfois modifier le cours d’une scène où un personnages s’épanche sans que la transition n’apparaisse aux yeux du spectateur. Plus que sa tendance au burlesque anarchisant qui explose dans des films qui peuvent en devenir ennuyeux (La party), ce merveilleux alliage entre humour et sentimentalité, entre tendresse et causticité, entre rire et larmes est à mon sens  ce qui, depuis Diamants sur canapé, rend le cinéaste aussi attachant. En cela, Blake Edwards est un digne hériter de Billy Wilder.

Sans la gâcher, un mot sur la fin du film:  le fait que le cinéaste n’applique pas son principe de mise en scène jusqu’au bout de la séquence (principe que l’on peut ici résumer en un mot: « tact ») montre qu’il privilégie désormais le réalisme des comportements aux envolées émotionnelles savamment distillées. Cela n’empêche nullement l’élégance du style. Les superbes cadrages nous rappellent qu’Edwards est -aussi- un maître de la composition en Cinémascope tandis que Life in a Looking Glass, chanson composée par l’éternel compagnon de route Mancini et interprétée par Tony Bennett crooner de l’âge de Jack Lemmon et Blake Edwards, achève parfaitement cette méditation sur la vieillesse.

Boire et déboires (Blind Date, Blake Edwards, 1988)

Lors d’une soirée organisée par son patron, un analyste financier rencontre une ravissante jeune femme qui se met à faire n’importe quoi si on la fait boire de l’alcool.

Boire et déboires est un joli film, le film d’un vétéran qui tranche avec la tournure que prenait alors Hollywood. C’est une comédie simple, élégante et centrée sur l’humain. Les yuppies de l’époque sont brocardés par Blake Edwards qui n’a rien perdu de son inspiration burlesque.

Meurtre à Hollywood (Sunset, Blake Edwards, 1988)

A la fin du cinéma muet, un producteur infâme embauche Wyatt Earp en tant que consultant pour un western avec Tom Mix. Mais une série de meurtres dans la capitale débauchée du cinéma vont conduire le faux cow-boy et le vrai cow-boy à mener une dangereuse enquête.

Le mélange entre comédie, reconstitution nostalgique et intrigue policière n’est pas très bien dosé. A force d’accorder trop d’importance à une  intrigue policière qui reste ultra-conventionnelle, Meurtre à Hollywood ne décolle jamais vraiment. L’amitié entre Tom Mix et Wyatt Earp est traitée de façon superficielle. Le regard sur le Hollywood des années folles n’a à peu près aucun intérêt, aucune singularité. Bref, malgré deux têtes d’affiche sympathiques, le vieux James Garner et le jeune Bruce Willis, Meurtre à Hollywood est un film franchement mineur voire carrément ennuyeux à force de routine.

Dans la peau d’une blonde (Switch, Blake Edwards, 1991)

Un publicitaire machiste est assassiné par trois de ses conquêtes. Dieu le renvoie sur Terre réincarné en femme et lui demande de trouver une femme qui l’aime s’il veut sa place au Paradis.

Ce qui à ce jour reste l’avant-dernier film de Blake Edwards est une comédie très drôle qui exploite avec brio une idée de départ riche de potentiels. Les gags ne brillent pas tous par leur finesse, l’inévitable prise de conscience morale du personnage principal, prise de conscience auréolée ici de sentimentalisme et de religion, n’est pas amenée avec une grande subtilité mais c’est réalisé avec ce qu’il faut d’efficacité aussi bien que de sincérité. Du bon cinéma américain en somme.