Le chef d’une organisation irlandaise, blessé après un casse, est poursuivi par la police…
C’est une sorte de gloubiboulga d’influences variées (réalisme poétique, Peter Ibbetson, Le mouchard…) dont le récit part dans tous les sens sans aucune unité profonde si ce n’est l’interminable et répétitive agonie du personnage de James Mason. Plus soucieux de clichés visuels (contrastes appuyés, angles inclinés, halos blancs qui traversent l’image, neige…) que de vérité dramatique, Carol Reed ne s’avère même pas « un habile faiseur » puisque sa mauvaise restitution du temps et de l’espace ruine ses séquences d’action. Un exemple parmi d’autres serait celui où le taxi passe le barrage de police, de façon totalement invraisemblable. A un autre moment, le flou de l’image matérialise le malaise du héros au sortir de la banque qu’il a braquée: la fausseté du style fait alors écho à la fausseté de la psychologie; dans la mesure où c’est cet événement qui déclenche l’intrigue, c’est regrettable. Quant aux séquences de parlotte, elles sont altérées par le jeu très conventionnel des acteurs anglais, tel le cabotin par excellence qu’était Robert Newton. Bref, Huit heures en sursis est l’archétype du classique surestimé et poussiéreux.