L’invitation (Claude Goretta, 1973)

Après le décès de sa mère, un employé de bureau invite ses collègues à une réception dans sa somptueuse demeure.

Caractérisant ses personnages avec finesse et précision, ce récit vaguement satirique manque cependant de tendresse, d’invention et de profondeur. Finalement peu substantiel, il eût aussi gagné à davantage de concision. L’interprétation, quoiqu’assurée par des acteurs excellents tel Jean-Luc Bideau, est un brin mécanique. Elle accentue le côté malaisant d’un film où les plaisirs de la chère et de la chair semblent vus sous un prisme puritain, malgré le cadre renoirien et les pointes libertaires bien dans l’air du temps. D’où l’impression, même si ça se laisse suivre, d’un film quelque peu laborieux, loin du « miracle » décrit par un Jacques Lourcelles.

Pas si méchant que ça (Claude Goretta, 1974)

Son père victime d’une attaque, le fils d’un patron d’une petite entreprise de menuiserie se rend compte de l’état catastrophique des comptes et commence à braquer des banques…

Un joli film, plein de tendresse, parfois émouvant et illuminé par Depardieu à l’époque où il avait la grâce. Cependant, le sujet, riche de potentiel dramatique et politique, aurait nécessité plus de vigueur dans son traitement et de précision dans sa dramaturgie pour aller au-delà de la joliesse.