Dans une petite ville américaine, un jeune homme a couché avec toutes les filles. Un jour, son amie d’enfance revient après ses études au pensionnat…
All the real girls est le deuxième film de David Gordon Green. Il s’inscrit pleinement dans le cinéma indépendant américain contemporain. En tant que tel, il est en partie gâché par plusieurs affèteries de réalisation. La bande originale faite de branchouilleries planantes (Sparklehorse, Mogwaï…j’en passe et des meilleurs), les plans de nuage ou d’animaux simili-malickiens, la fin évidemment ouverte… Tout cela est bien joli mais terriblement vain. Il y a également une poignée de scènes sursignifiantes nimbées d’une fausse dérision qui les rend d’autant plus agaçantes (je songe ici au monologue final dans la rivière).
Ces quelques réserves n’empêchent cependant pas All the real girls d’être un bon film. En effet, les acteurs épatants de vérité ( Zooey Deschanel est magnifique), l’ancrage des personnages dans leur réalité sociale discret mais étonnamment prégnant (très beaux plans de l’usine) ainsi que le respect de l’auteur pour ses personnages (jamais soumis à des archétypes dramatiques) font qu’on croit à cette histoire d’amour. Il y a une justesse dans la représentation de l’Amérique profonde qui rappelle le formidable Ruby in Paradise de Victor Nuñez, une justesse aussi dans la peinture des sentiments. A ce titre, le plan-séquence d’ouverture est franchement sublime.