A Canterbury tale (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1944)

Dans la campagne anglaise, les tribulations d’un soldat américain, d’un soldat angais et d’une jeune fille du pays.

Un film qui souffre gravement de son manque d’unité dramatique. L’intrigue simili-policière censée lier une matière qui brasse romance, propagande et pittoresque villageois est à dormir debout. Cette matière hétérogène est pourtant analogue à celle des chefs d’oeuvre première manière des Archers (Colonel Blimp, Je sais où je vais) et l’échec de A Canterbury tale permet de se rendre compte combien l’art du tandem relève du périlleux numéro d’équilibriste, combien leur réussite est miraculeuse. On retrouve d’ailleurs dans le plus joli moment du film, avec hautes herbes  et gros plans de visages, un peu de la poésie tellurique de Je sais où je vais. A Canterburty tale n’en reste moins un film long et ennuyeux, l’interminable séquence de propagande qui le clot nous rappelant combien ce film est pesant.

The small black room (Michael Powell et Emeric Pressburger, 1949)

Pendant la seconde guerre mondiale, un scientifique unijambiste qui a des problèmes de couple retrouvera son estime de soi en désamorçant une bombe allemande d’un type nouveau.
Tourné après la guerre, ce film très peu connu du duo Powell/Presburger n’a pas les qualités de leurs grandes oeuvres. Le récit est pesant et, à l’exception d’une poignée de beaux moments, la mise en scène est terne et compassée. Ce malgré la présence en vedette de deux des acteurs du Narcisse noir, Kathleen Byron et David Farrar.

Je sais où je vais (Michael Powell et Emeric Pressburger, 1945)

Une femme ambitieuse et déterminée prend le bateau pour rejoindre son futur époux, un riche industriel écossais mais le mauvais temps la force à une escale sur une petite île. Au sein d’une communauté archaïque, elle rencontre un garde-côte qui lui fait la cour et elle se remet en question.

Le film se déroule dans état de grâce permanent, chaque plan est d’une légèreté en même temps que d’une expressivité inouïe. La féérie de la réalité chère à Jean Renoir, elle est là, elle est dans les meilleurs films du duo Powell/Pressburger. Faire la critique d’un tel film, ce serait enchaîner les superlatifs liés aux comédiens, à la photographie, au scénario…Il faut le voir c’est tout.  Un film magique.