La mère d’un enfant de deux ans part s’installer à la campagne, se donne à plusieurs paysans et rencontre un agriculteur endetté qui veut créer un syndicat.
Etonnant à plus d’un titre. Indéniablement, la narration de La vraie nature de Bernadette s’inscrit dans la tendance « moderne » du cinéma, de par ses ellipses et ses coq-à-l’âne mais elle n’en demeure pas moins profondément cohérente et articulée. Au gré de son récit, Gilles Carle alterne la farce, le pamphlet social, le pathétique, la satire et les fusillades de western. Malgré que ces changements ne paraissent pas arbitraires, il résulte quand même de la projection une sensation d’inabouti et de manque d’unité. Où l’auteur a t-il venu en venir? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre, en tout cas après une seule vision. Pour radical qu’il soit, le propos politique n’est qu’esquissé. En revanche, il y a un vrai sens plastique: les images en Cinémascope de la campagne québécoise pendant l’été indien sont superbes et apportent un certain lyrisme.