De nos jours à New-York, un juif s’engage dans un parti nazi.
A part le racolage, je me demande ce qui a poussé Harry Bean à faire un film sur un être aussi monstrueux que Daniel Burros. Par « monstrueux », j’entends « excessivement anormal ». C’est que jamais le cinéaste ne met en relation l’itinéraire de son « héros » avec la société dans laquelle il évolue, ce qui prive son film de toute portée politique ou historique. Henry Bean se complaît à errer dans les arcanes psychologiques d’un personnage tordu, à grands coups de flashbacks au ralenti et d’atroces visions en noir et blanc censés matérialiser ses fantasmes gestapistes. Les quelques personnages secondaires, tel la jeune néo-nazie se passionnant subitement pour la Torah, sont particulièrement invraisemblables. Les retrouvailles avec les anciens camarades d’études sont grotesques tant elles sont orchestrées pour servir la démonstration. Mais quelle démonstration au fait? Derrière cette dramaturgie grossière et cette esthétique putassière, il n’y a rien d’autre qu’un discours confus sur l’identité juive. Ryan Gosling, à ses débuts, joue au diapason de son metteur en scène: il souffle comme un boeuf et fait perpétuellement la gueule, ce qui est censé montrer la rage intérieure de son personnage.