Les fruits sauvages (Hervé Bromberger, 1954)

Ayant tué son père qui les maltraitait, une jeune fille s’enfuit avec ses frères et soeurs, et quelques amis; ils s’installent dans un village abandonné près de la frontière italienne…

Le début misérabiliste et mélodramatique laisse rapidement la place à un film aéré donc relativement lumineux, entre Les dernières vacances et Regain; thématiquement et non qualitativement bien sûr car Les fruits sauvages ne saurait rivaliser avec ces deux chefs d’oeuvre cinéma français. Il n’en demeure pas moins un film très intéressant, qui tranche d’avec la production confinée de son époque. Le manque d’unité dramatique du récit et l’interprétation surannée n’empêchent pas le surgissement de beaux moments grâce à la splendeur tragique de la jeune Estelle Blain et, surtout, à la haute qualité de la prise de vues, tant lorsqu’il s’agit de restituer, avec naturel et simplicité, la magnificence des Alpes de Haute-Provence, où l’essentiel du film a été tourné, que dans dans les intérieurs, aux éclairages savamment composés. Bref, sans avoir l’étoffe d’un classique, ce gros succès en son temps (Léopard d’or) est à redécouvrir.

Identité judiciaire (Hervé Bromberger, 1951)

Un commissaire parisien enquête sur les meurtres d’un sadique…

Comme Rafles sur la ville, Identité judiciaire est un polar français qui met l’accent sur le réalisme. Les flics ne sont pas héroïsés, le travail au commissariat est montré dans toute sa quotidienneté et la dureté parfois injuste avec laquelle sont traités les suspects n’est pas escamotée. Raymond Souplex excelle dans un rôle en or. Si sa mise en scène avait été un peu plus nerveuse, Hervé Bromberger aurait signé un grand film.