Elle a pleuré dans l’étreinte d’un papillon (Im Kwon-taek, 1983)

Un chauffeur de taxi tombe amoureux de sa cliente qui veut retrouver son ancien fiancé.

La superbe Na Young-hee rehausse considérablement l’intérêt de cette bluette qui finit par toucher de la même façon que les chansons à l’eau de rose prisées par Fanny Ardant dans La femme d’à côté. Mignon.

Qui pourra bloquer un torrent? (Im Kwon-taek, 1984)

Au XVIIIème siècle, le fils d’un gouverneur est sommé d’épouser la fille du roi mais il a déjà une amoureuse.

Sorte de variation des Amants crucifiés. C’est une variation empâtée, à l’image du visage excessivement poupin de l’acteur principal. La langueur d’une narration prévisible quoique artificiellement compliquée par des flash-backs va de pair avec une certaine suresthétisation des images. Si quelques plans joliment éclairés flattent la rétine, Im Kwon-taek est loin, très loin, d’avoir le génie de Mizoguchi chez qui beauté plastique allait de pair avec condensation dramatique. Ainsi, la faiblesse de sa composition des cadres empêche t-elle la scène finale d’atteindre le lyrisme auquel elle prétend. Toutefois, Qui pourra bloquer un torrent? n’est pas à proprement parler un mauvais film; c’est simplement l’archétype du film académique.

Je ne pleurerai pas (Im Kwon-taek, 1974)

Après avoir trouvé un sac de grenades, un enfant dont les parents ont été massacrés par les communistes se met à résister à l’oppresseur avec ses petits camarades.

Basé sur un fait mythique de la guerre de Corée, Je ne pleurerai pas est un film qui intrigue le spectateur occidental. En effet, les péripéties enfantines façon « Goonies » vont de pair avec une grande cruauté dans la représentation de la violence. Im Kwon-taek n’y va pas par quatre chemin pour montrer l’horreur communiste et il a bien raison. Son découpage, en Cinémascope, est d’un parfait classicisme. Tout juste, le plan du suicidé paraît-il un peu surlignant. A vouloir suivre chacun des protagonistes confrontés à l’envahisseur, la narration se disperse un peu et aurait certes gagnée à être plus resserrée. Quitte à le doubler et à le raccourcir, il serait sain que Patrick Brion diffuse ce beau film pendant la trêve des confiseurs l’après-midi sur France 3. Cela pourrait éclairer les jeunes esprits d’un pays où, à chaque élection présidentielle, trois ou quatre candidats communistes et affidés osent encore se présenter 25 ans après la chute de l’URSS.