La Reine des rebelles (Belle Starr, Irving Cummings, 1941)

L’histoire d’une femme qui devint hors-la-loi pour défendre la cause sudiste.

Belle Starr est un western de la Fox auquel Zanuck, qui voulait faire une star de Gene Tierney, alloua des moyens conséquents. Et c’est peu dire que la belle star, alors âgée de 21 ans, resplendit, sublimée qu’elle est par un flamboyant Technicolor. Dans sa première partie qui voit une fière propriétaire dépossédée par les Nordistes, le film s’inspire pas mal d’Autant en emporte le vent, succès alors encore assez récent. On retrouve ainsi une terrible scène d’incendie. D’une façon générale, la première partie est de haute tenue en cela qu’elle est dure, percutante et qu’elle évite le manichéisme dans un sens ou dans l’autre. Des deux prétendants de Belle Starr, on ne sait qui est le gentil et qui est le méchant, chacun ayant ses raisons. Il est dommage que dans la suite, les dilemmes cruciaux concernant l’activité hors-la-loi des guérilleros ne restent que superficiellement évoqués avant de se résoudre de la façon la plus conventionnelle et évasive qui soit. La façon dont sont montrés les Noirs -pire que dans Autant en emporte le vent- est aussi assez déplaisante. Belle Starr n’en reste pas moins un agréable western ne serait-ce que pour le plaisir de contempler Gene Tierney dans la fleur de l’âge.