En Californie, un jeune homme traverse une crise dans son couple, doit trouver 100 dollars pour garder sa voiture de sport et rencontre une superbe Française qu’il décide de suivre…
Le début du film, collection de signes hippies agencés sans la moindre réflexion, laisse présager un navet complètement ringard, genre film d’auteur européen bouffé par sa fascination béate pour la contre-culture américaine. Model shop, c’est un peu ça. Mais ce n’est pas que ça. C’est aussi la présence d’Anouk Aimée dont la beauté sophistiquée illumine ce film de hippies. Après un certain surplace narratif, le sujet de l’oeuvre est révélé lorsque l’ordre d’incorporation pour le Viet-Nam est reçu par le héros. Il y a ensuite quelques notations intéressantes et typiques de Jacques Demy à propos de l’engagement, des contingences et de l’amour mais le développement des états d’âme des personnages est trop verbeux pour emporter l’adhésion. Stylistiquement, on est à l’opposé de la grâce lyrique des Parapluies de Cherbourg (difficile de ne pas faire l’analogie départ au Viet-Nam/départ en Algérie). Model shop, s’il ne fait pas partie des pires ratages de Jacques Demy, ne figure donc pas non plus parmi ses franches réussites.