Durant la guerre de trente ans, une bande de mercenaires s’installe dans une vallée du Tyrol isolée et épargnée par les fléaux qui affectent le reste du pays.
La vallée perdue est une des rares réalisations de James Clavell, plus connu en tant que romancier-scénariste. C’est un joyau du cinéma d’aventures. C’est d’abord un véritable film épique doté d’une forme néoclassique qui jamais ne sent le formol. Le directeur de la photographie John Wilcox a magnifiquement capté les diverses nuances de la lumière du Tyrol tandis que le 70 mm donne une ampleur grandiose aux paysages naturels. La musique, réussie, est signée John Barry. A partie de là, on aurait pu craindre une fresque pompière et académique, un film joli et ennuyeux. Grâce à l’épaisseur romanesque et à la profondeur des personnages, ce n’est pas le cas.
S’il y avait un film auquel comparer La vallée perdue, ce serait L’homme qui voulut être roi. Ce n’est pas uniquement la présence de Michael Caine qui apparie ces deux films mais aussi l’exotisme du cadre, la toute puissance donnée au récit ainsi que la morale cynique. En effet, la forme sereine, équilibrée, classique en un mot, va de pair avec une vision du monde particulièrement désabusée. C’est que l’époque troublée des guerres de religion ne permet d’exalter ni la guerre ni la religion…In fine, c’est le regard de celle que l’on croit être la femme aimée (superbe Florinda Bolkan) qui permet d’accepter la mort.