Onésime horloger (Jean Durand, 1912)

Pour hériter rapidement de son oncle, Onésime accélère le temps.

Onésime horloger est un parfait témoignage de l’art de Jean Durand et de sa troupe, les Pouittes. Réalisés au sein de la très bourgeoise Gaumont, ses films ont introduit dans le cinéma hexagonal un burlesque littéralement dévastateur et un sens de l’absurde, plus anglais que français, franchement malaisant (Onésime qui se trimbale avec ses poumons à la main dans Onésime et l’étudiante). Le jusqu’au boutisme destructeur de ces mises en scène se situe à l’opposé de la fadeur bon teint des comédies de Louis Feuillade. Sa folie salace fait de lui le plus authentique précurseur des Marx Brothers.

Ici, l’utilisation de l’accéléré pendant les trois quarts du métrage, en plus de subjuguer le spectateur par la rapidité de l’enchaînement des gags, donne une portée métaphysique à la vision du monde anarchisante de Durant.