Le jour des Apaches (Day of the evil gun, Jerry Thorpe, 1968)

Un pistolero dont l’épouse et la fille ont été enlevées par les Apaches part à leur recherche, aidé par son voisin qui avait une liaison avec sa femme.

L’habituelle recherche des femmes enlevées par les Indiens est donc mêlée à une idée originale et riche de potentiel dramatique. Les deux personnages principaux sont particulièrement intéressants. Caractérisés avec finesse et simplicité, ils réagissent avec une justesse humaine éloignée des poncifs hollywoodiens. Le regard est droit, le style est sec et sans fioriture (on note la brutalité des transition entre les séquences). Glenn Ford et Arthur Kennedy sont excellents. Physiquement parlant, Kennedy quinquagénaire évoque ce monstre d’humanité qu’était Rellys. Le pessimisme de Jerry Thorpe  n’est pas fanfaron comme celui d’un Peckinpah. Il est dur, lucide et donc inévitablement tempéré par des gestes qui vont à l’encontre de ce pessimisme, des gestes que la caméra saisit dans toute leur soudaineté. Day of the evil gun est donc un beau western qui, sans payer de mine, est injustement méconnu.