Après avoir commis un braquage qui a mal tourné, un jeune homme rencontre une jeune fille et prend en otage sa famille.
Même si il a été écrit et réalisé par des membres de la fameuse liste noire, Menaces dans la nuit n’est pas très communiste dans l’esprit. Ce n’est pas une attaque en règle contre la société américaine comme peut l’être Le rôdeur sorti la même année et scénarisé par la même paire Butler-Trumbo. C’est un pur film noir, dans lequel l’origine du mal n’est pas essentiellement sociale. Le méchant, excellemment interprété par John Garfield, a des troubles psychologiques sans pour autant être un psychopathe. La beauté du film réside dans cet entre-deux qui caractérise l’anti-héros, son mélange de candeur sentimentale et de dangereuse paranoïa. Voir le déroulement impeccable de la magnifique scène du « dîner imposé ». Cette singularité du personnage fait passer l’illogisme parfois manifeste de sa conduite au second plan. La mise en scène n’appuie pas mais évoque avec précision. L’efficacité du découpage, où il n’y a pas un plan en trop, est digne de Anthony Mann. Bref, Menaces dans la nuit n’a pas volé sa réputation de pépite du film noir.