Après le fiasco de Little Big Horn, un capitaine qui s’était absenté lors de la bataille se charge d’aller récupérer les corps de ses camarades, quitte à braver les Sioux…
Série B ne payant pas de mine, 7th cavalery s’avère un très bon western. Son argument dramatique est complexe et original puisque l’enjeu de l’action concerne les morts et leur mémoire. Cette expédition en territoire ennemi pour ramener des cadavres peut légitimement paraître absurde et c’est ce qui fait toute la richesse du film. Les opposants du capitaine Benson ne sont pas ridicules ou caricaturaux puisque leurs motivations sont très solides. Benson peut même apparaître névrotique car son zèle d’origine douteuse (ne s’eusse t-il pas comporté en lâche au moment de la bataille?) met en péril la vie de ses troupes. Dans la scène de l’audition, il est même présenté comme antipathique, interrompant sans cesse ses camarades officiers.
Il n’y a qu’un affrontement mais sa violence est remarquable. Il y a peu d’action mais le scénario est suffisamment bien écrit, les acteurs suffisamment bons et la mise en scène suffisamment solide pour maintenir l’attention. On appréciera encore une fois la concision du style de Joseph H. Lewis qui est peut-être (avec Boetticher?) le réalisateur hollywoodien qui avait besoin du plus petit nombre de plans pour découper une séquence. Seul défaut notable de ce 7th cavalry: le deus ex machina final qu’on voit arriver à trois kilomètres et qui ramène le film vers des conventions desquelles il était jusqu’ici assez éloigné.