Un jeune couple espagnol est tiré au sort pour profiter d’une journée de luxe offerte par une grande marque.
Comédie sentimentalo-socialo-populiste espagnole qui montre l’universalité, après-guerre, de ce courant présent également aux Etats-Unis, en Italie, au Japon et en France. Avec ses tourtereaux confrontés à l’ambition, aux difficultés matérielles et à la chance, Ce couple heureux rappelle particulièrement Antoine et Antoinette. La mise en scène est dénuée de l’étincelant génie de Becker et l’environnement social, quoiqu’évidemment présent, n’est pas restitué avec la même ampleur que chez Jean-Paul Le Chanois ou Dino Risi mais le film demeure assez sympathique, notamment grâce à la comédienne Elvira Quintillá et à des notations dont l’une est carrément vertigineuse et mérite d’être citée: au début, les protagonistes vont voir au cinéma la première version de Elle et lui. C’est l’occasion de montrer le héros frimer auprès de sa femme avec sa connaissance de la technique cinématographique ainsi que le travestissement des films américains par la censure franquiste (le public râle au moment du baiser coupé). Et à la fin, lorsque le couple s’embrasse, le cinéaste, certainement soumis à la même censure que celle qu’il met en scène, filme les pieds des amoureux…comme le fera Leo McCarey quatre ans plus tard dans son propre remake de Elle et lui.