Le défroqué (Léo Joannon, 1954)

Dans un camp de prisonniers en Allemagne, l’ami d’un prêtre défroqué se voit naître une vocation au moment du décès de l’aumônier.

Cabotinage halluciné de Pierre Fresnay, dramatisation pas toujours judicieuse, épaisseur du trait…Le défroqué est un film excessif dans ses effets qu’il serait facile de condamner au nom du bon goût classique. Mais cet excès est aussi la marque de la liberté et de la sincérité jusqu’au-boutiste d’un auteur, Léo Joannon, dont le film atteint une certaine grandeur si ce n’est une grandeur certaine. Voir la fin grand-guignol qui pousse la logique dialectique jusqu’à un sublime paroxysme.

Caprices (Léo Joannon, 1941)

Chaque Saint-Sylvestre, un riche excentrique a l’habitude de payer un luxueux réveillon à une jeune fille du peuple. Cette année, il est tombé sur une aspirante comédienne bien décidée à profiter de l’occasion…

Produite par la Continental, Caprices est une comédie légère et charmante. Comme dans les comédies américaines, l’histoire tire son intérêt du jeu, du flou qu’il y a entre les manipulations des personnages entre eux et la réalité de leurs caractères et sentiments. Danielle Darrieux est délicieuse. Ne manquait que quelques gags supplémentaires, quelques trouvailles de mise en scène, une caractérisation moins appuyée de certains personnages secondaires, bref un cinéaste plus inspiré que le méritant Joannon pour faire de Caprices un chef d’oeuvre du genre. En l’état, c’est un film tout à fait plaisant.

Quelle drôle de gosse! (Léo Joannon, 1935)

Une jeune secrétaire amoureuse de son patron est virée, se jette dans la Seine et est recueillie par un riche noceur…

Sans atteindre les sommets de Battement de coeur, Quelle drôle de gosse! est une sympathique comédie. L’écriture de Yves Mirande est souvent en roue libre mais l’abattage de la jeune Danielle Darrieux est réjouissant. De même que ses seins et épaules fugitivement entrevus. Son cabotinage s’avère justifié par la nature de son personnage. La fin anti-bourgeoise surprend et aurait été encore plus frappante sans la dernière séquence qui fait rentrer le film dans ses rails conventionnels. Amusant.