Le soir de Noël à Courbevoie, un homme rencontre une mère seule avec sa fille dans un restaurant et la raccompagne chez elle mais voit son entreprise de séduction contrariée par le cadavre du mari suicidé dans le salon.
Il est étonnant d’apprendre que le film est adapté d’un roman de Frédéric Dard tant les dialogues sont sobres et tant le noeud de l’intrigue, s’appuyant sur la mémoire visuelle et la sensation spatiale du spectateur, semble purement cinématographique. Le monte-charge est un exercice de style peut-être limité en terme de signification mais véritablement brillant et prenant. A une époque où émergeait une bande de réalisateurs qui clamaient bruyamment leur admiration pour Alfred Hitchcock, le modeste Marcel Bluwal s’avère sans doute le plus convaincant de ses héritiers français avec sa maîtrise de la mise en scène acquise à la dure école de la RTF. La sécheresse coupante de son découpage, intelligemment inventif, n’a d’égale que la présence inquiétante qu’il sait insuffler à ses décors: l’imprimerie de Courbevoie, le pont d’Asnière, les cafés de la banlieue, le monte-charge éponyme. La truculente présence de Maurice Biraud équilibre la gravité un brin pesante du couple Robert Hossein/Léa Massari.