Avant de se faire hara-kiri chez un riche seigneur, un ronin (samouraï sans maître) tombé dans la misère raconte son histoire.
Pesant. L’auteur délaye pendant deux heures et demi une attaque contre les valeurs antiques. Pas de nuance, aucune rupture de ton mais une succession de péripéties mélodramatiques jouées par des acteurs grimaçants surlignant à traits épais la déchéance matérielle des samouraï et la cruauté des seigneurs défendant l’ordre féodal. La composition des cadres en Cinémascope est soignée mais académique. Les images sont austères (le récit avance plus à travers des dialogues de gens à genoux filmés en champ-contrechamp qu’à travers l’action) mais le style est dénué de toute rigueur: le découpage est à l’opposé de l’épure qui caractérise un Mizoguchi. Je songe notamment à cette fin qui n’en finit pas, sombrant allègrement dans la surenchère sanglante et mettant sérieusement à mal le sérieux d’une entreprise qui se prend pourtant terriblement au sérieux. Bref: si Yves Boisset avait un cousin japonais, il s’appellerait Masaki Kobayashi.