Ces messieurs dames (Pietro Germi, 1965)

Trois sketches sur l’hypocrisie des Italiens qui n’en ratent pas une pour tromper leur conjoint.

Caricature de comédie italienne. On peut lui faire les mêmes reproches qu’à certains films français d’après-guerre, tel Occupe toi d’Amélie: noirceur de pacotille, complaisance dans la bassesse, cynisme qui tient plus de la paresse morale que des enseignements d’Antisthène, jeu d’acteur réduit à de vaines gesticulations, absence de finesse et de subtilité. Heureusement, Virna Lisi illumine le film. Ses fossettes, ses yeux, la courbe de ses hanches, d’une beauté si singulière et si évidente, constituent la plus éclatante des parades au frelaté de cette représentation de pantins qui se prétend étude de moeurs. Virna Lisi est un ange que l’esprit des auteurs, aussi étriqué et vil soit-il, ne peut pas atteindre.

Que ce film justement tombé dans l’oubli ait été palmé à Cannes alors que les chefs d’oeuvre antérieurs de Risi (Le fanfaron), Monicelli (La grande guerre) ou Comencini (La grande pagaille) avaient été purement et simplement ignorés par le comité de sélection n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’inanité des jugements de cette réunion de pingouins qui trop souvent a préféré les ersatz aux authentiques bons films.