Broderie gauchiste autour du massacre de Sand Creek
Pourquoi réaliser un film sur cette tuerie sans proposer aucun point de vue sur les tenants et aboutissements des guerres indiennes ? Présentée tel que par le cinéaste, l’évènement reste à l’état de fait divers et n’est en rien représentatif de la politique indienne du gouvernement américain. Pour pallier à cette absence de réflexion, Ralph Nelson a opté pour une mise en scène choc, ne lésinant pas sur les effets gore lors des fusillades, mais ses effets racoleurs ne masquent pas longtemps la nullité de son propos. Il faut bien le dire, Soldat bleu se réduit à sa séquence finale ultra-violente. Encore aujourd’hui, c’est ce qui est resté dans les mémoires. Tout le reste n’est que prétexte à long-métrage sans grand intérêt. Par exemple, l’intrigue avec le trafiquant d’armes n’a aucune utilité dramatique par rapport au temps qu’elle prend à l’écran.
Le héros, bleusaille complètement innocente, rend le film complètement binaire. Il n’est là que pour conforter le spectateur dans un point de vue d’innocent face au massacre. Le traitement est donc purement illustratif, le spectateur n’est amené à se poser aucune question. Il y a d’un côté le bien représenté par lui et le héros et de l’autre le mal que Nelson circonscrit à une poignée de monstres en uniforme dont il peint les horreurs complaisamment. C’est nul. Reste la belle chanson du générique, interprétée par la tristement oubliée Buffy Sainte-Marie.