En 1820, un trappeur quasi-mourant est abandonné par les autres membres de son expédition vers l’Ouest. Petit à petit, il va se rétablir seul dans la nature…
En dépit des grotesques plans embrumés censés figurer le regard du blessé, il y a de belles scènes « de survie » qui voient le héros se soigner, chasser et se faire à manger tout seul dans le froid de la forêt. Une séquence indéniablement touchante le voit réparer la jambe cassée d’un lapin albinos. Le problème est qu’autour de cet intéressant -et véridique- récit de survie, les auteurs ont brodé un embryon d’intrigue à partir d’une kyrielle de poncifs et de procédés éculés (flashbacks). Deux histoires sont en fait montées en alternance: celle du héros qui survit et celle des autres membres de son expédition qui continuent leur chemin.
Les quelques pistes narratives esquissées, toutes assez conventionnelles, ne sont pas développées dans la continuité. Ainsi de la relation pseudo-filiale entre le chef de l’expédition et le survivant. Un autre exemple est la scène où un pionnier halluciné abat un de ses camarades. Le climat de folie a été « dit » plusieurs fois lorsque des pionniers affirmaient avoir peur de voir le trappeur revenir les tuer mais cette crainte, absurde en soi, n’a pas été étayée par la mise en scène. Elle paraît alors ressortir de l’arbitraire des auteurs plus que de la vérité de la situation. Ce manque de continuité, ce perpétuel entre-deux, ce refus du choix des auteurs entre western romanesque et récit de survie brut de décoffrage, fait que le film est convaincant par intermittences et ennuyeux par ailleurs.