Le comte de Monte-Cristo (Robert Vernay, 1943)

Un homme que des rivaux ont fait emprisonner au château d’If revient 20 ans après se venger…

On retrouve dans Le comte de Monte-Cristo l’invraisemblance mais aussi le plaisir enfantin que peuvent procurer les récits de super-héros. Le 11 septembre 2001 pas encore survenu en février 1943 et un Lucien Rebatet n’ayant pas tout à fait les mêmes préoccupations qu’un Jean-Marc Lalanne, le film de Robert Vernay n’a pas bénéficié des pénétrantes analyses socio-historico-culturelles de la critique parisienne à sa sortie. Le style de mise en scène est à la frontière du classicisme et de l’académisme. C’est, disons, un classicisme peu inspiré, voire routinier, mais suffisamment solide pour que le film tienne à peu près la route en dépit des facilités du scénario qui sont franchement fâcheuses dans la seconde partie. Ainsi, il n’y a qu’à comparer la photographie de cette adaptation du roman de Dumas à celle de la version réalisée par le même Vernay dix ans plus tard pour mesurer la différence de qualité moyenne entre les productions françaises de 1943 et celles de 1954.