L’amiral mène la danse (Born to dance, Roy del Ruth, 1937)

Un marin en permission à New-York tombe amoureux d’une aspirante-danseuse.

Les excellentes chansons de Cole Porter et les talents des danseuses compensent assez les faiblesses du récit et les fléchissements du rythme dans la deuxième partie, après une première partie entraînante (les numéros ne dispensent pas l’éblouissement aristocratique de ceux de Fred Astaire mais sont gorgés d’une sorte de joie plébéïenne).

Le retour de Bulldog Drummond (Bulldog Drummond strikes back, Roy del Ruth, 1934)

A Londres, le capitaine Bulldog Drummond enquête sur des évènements mystérieux autour de la maison d’un notable étranger.

Comédie policière, frôlant par instants la parodie tant les situations sont réduites par la mise en scène à leur essence la plus conventionnelle, menée avec entrain et science visuelle. Ce n’est pas grand-chose mais, dans les limites de sa modeste ambition, c’est bien fait. Comme le veut son personnage, Ronald Coleman est une vraie tête à claques et les yeux de Loretta Young sont toujours aussi beaux.

Taxi! (Roy del Ruth, 1932)

A New-York, la fille d’un brave chauffeur de taxi en prison pour avoir tué un rival mafieux est séduite par un chauffeur indépendant, qui veut s’opposer violemment à la mafia des taxis…

Une sympathique romance prolétarienne comme en réalisaient Raoul Walsh ou Tay Garnett à la même époque. Roy Del Ruth, qui sait inventer des plans percutants, n’a cependant pas la fluidité de Garnett. Le film est vif et dru, les deux personnages passant autant de temps à se taper qu’à s’embrasser. La mise en scène est riche de détails réalistes et de personnages secondaires pittoresques qui enracinent l’action dans les quartiers populaires de New-York. Loretta Young et James Cagney forment un couple jeune, attachant et plein de vitalité. Le récit a cette finesse de justifier à moitié les emportements du personnage violent de Cagney par les agressions et la domination injuste qu’il subit. Cependant, son opposition avec son épouse, qui craint de le perdre comme elle a perdu son père, finit par apparaître abstraite et invraisemblable lorsque cette dernière en vient à desservir celui qui est quand même son mari: comme souvent dans ces courts films américains du début des années 30, il y a une belle densité narrative mais aussi un regrettable manque de continuité dans l’évolution psychologique des personnages. Taxi! est donc un assez bon film mais décevant dans sa dernière partie.