La vierge d’Istanbul (Tod Browning, 1920)

A Istanbul, une mendiante est témoin de l’assassinat d’un homme par un cheikh jaloux…

Cette kitscherie orientaliste à l’intrigue embrouillée confirme mon idée comme quoi, en dehors d’une demi-douzaine de titres célèbres à juste titre mais qui doivent leur caractère extraordinaire à leur contenu plus qu’à leur style, l’oeuvre innombrable de Tod Browning ne présente guère d’intérêt.

La fille adoptive (The deciding kiss, Tod Browning, 1918)

Une jeune fille tombe amoureuse de son père adoptif.

Il est étonnant de retrouver, dans ce plus ancien film de Tod Browning conservé à ce jour, le thème de l’inceste même si le traitement reste, loin de la monstruosité pathétique des mélos avec Lon Chaney, d’une stupéfiante candeur. Comme la technique est, à quelques plans inclinés près, assez rudimentaire, que Edith Roberts est trop vieille pour son rôle d’adolescente et que le film se déroule principalement en intérieur, The deciding kiss reste loin d’être passionnant. Mais ce n’est pas aussi nul qu’on n’aurait pu le craindre, le mélange d’humour tendre (les scènes avec les grands-parents) et de perversité présidant à quelque chose d’assez inattendu.

Les révoltés (Outside the law, Tod Browning, 1920)

Une jeune fille travaille avec un jeune homme à dérober des bijoux pour le compte du bandit qui a injustement envoyé son père en prison.

Hyper-expressif, Lon Chaney vole la vedette à Priscilla Dean. Parfois, les obsessions perverses de Tod Browning se marient bien avec la convention moralisatrice de l’intrigue (super scène où l’héroïne vise l’enfant avec son pistolet). La fureur des séquences de violence impressionne. Malgré certains ressorts tartignoles, Les révoltés est donc plutôt un bon film.

La sorcière (The mystic, Tod Browning, 1925)

Un escroc utilise les talents d’un clan de forains pour duper de riches familles avec des numéros de medium.

Avec son jeu sur l’identification du spectateur lorsqu’il ménage le flou sur les motivations de son personnage principal, Tod Browning fait preuve d’un sens de la narration cinématographique qui préfigure Fritz Lang. Précise et tendue, la seule scène d’action est excellente. Quoique joliment filmée, la dernière séquence est de trop car elle diminue l’intégrité tragique de l’oeuvre. The mystic, à mi-chemin entre le mélo et le polar, n’en reste pas moins une des réussites de son auteur.