Rogopag est un ensemble de courts-métrages nommé d’après les premières lettres des noms des cinéastes.
Pureté de Rossellini est l’histoire d’un homme d’affaire américain qui tente de séduire une ravissante hôtesse de l’air. Les férus d’analyse sans goût qui vénèrent Brian De Palma auront matière à s’amuser avec le cinéma auto-réflexif parce que le businessman prend plaisir à filmer sa dulcinée. Les autres oublieront rapidement cette oeuvrette de l’auteur de Stromboli. Le nouveau monde est l’histoire d’un jeune couple parisien typique de la Nouvelle Vague française. Comme c’est Jean-Luc Godard qui réalise, c’est saupoudré d’un péril nucléaire. La ricotta est un film-essai de Pasolini avec Orson Welles qui joue le rôle d’un cinéaste qui met en scène la passion du Christ. Pasolini ne cherche même pas à camoufler son autoportrait (« je suis un catholique marxiste qui pense que les bourgeois italiens sont des ignorants »). Il y a des accélérés (soit le procédé le plus hideux qui existe au cinéma) et un parallèle douteux entre le destin d’un comédien affamé et celui du Christ. On est à des années lumières de la splendeur de L’Evangile selon St Matthieu, qui sortira l’année suivante. Le dernier film, Le poulet de grain, est une grossière satire de la société de consommation réalisée par un intellectuel italien, Ugo Gregoretti. A voir ce film, on comprend pourquoi ce monsieur n’a pas fait carrière dans le cinéma.
Bref, Rogopag est un agrégat de films complètement anecdotiques. Ce quel que soit le prestige de leurs auteurs.