Sanglantes confessions (True confessions, Ulu Grosbard, 1981)

Dans les années 40, un flic enquêtant sur le meurtre d’une figurante de cinéma dans lequel des dignitaires catholiques seraient impliqués renoue avec son frère sur le point de devenir évêque.

Si, surtout au début, les détails de l’enquête manquent de clarté, les enjeux dramatiques s’avèrent limpides même si leur résolution est heureusement ambiguë: face à une société pourrie, le sursaut moral individuel, compliqué par la relation fraternelle, a plus de valeur que l’issue judiciaire de l’enquête; un peu de la même façon que dans La blessure sorti la même année. Aidé par la musique de Georges Delerue, assez discrète pour une fois, et par deux acteurs évidemment excellents (Robert Duvall et Robert De Niro), Ulu Grosbard trouve un ton, dur et mélancolique. De par sa vérité humaine, Sanglantes confessions est un film infiniment supérieur au Dahlia noir de Brian de Palma, inspiré du même fait divers.

Le récidiviste (Straight time, Ulu Grosbard, 1978)

Un détenu libéré sur parole replonge…

Un beau film simple et réaliste. Le contexte social et les flics pourris ont leur importance dans la récidive mais l’oeuvre n’a rien du manifeste gauchiste excusant tout. L’ancien prisonnier est clairement montré comme étant un être avide et pulsionnel. S’inscrivant dans la grande tradition des récits américains, Straight time est un film behavioriste. Pas de discours plaqué, pas de simplification théorique mais une chronique qui vise à représenter de la façon la plus juste possible les actions des personnages. D’anciens braqueurs ont d’ailleurs servi de conseillers techniques. Dustin Hoffman, qui a failli réaliser le film, compose ici l’un de ses plus beaux rôles. La mise en scène est pudique, spécialement lors des moments d’intimité entre le malfrat et sa compagne. A noter finalement que ce film sorti la même année que Darkness on the edge of town est un des plus parfaits équivalents cinématographiques à une chanson de Bruce Springsteen.