Machenka (Youli Raizman, 1942)

Entre 1939 et 1940, l’idylle entre une télégraphiste et un chauffeur de taxi, contrariée par la légèreté de l’homme ainsi que par la guerre d’Hiver.

Spectaculaire et violente, la dernière partie relève du film de guerre, avec un final bien sûr propagandiste et irréaliste, mais la majorité du métrage ressort de la romance légère, ancrée dans le quotidien et la réalité sociale (les personnages qui travaillent, passent leurs examens…). Dans l’ensemble, Machenka touche par sa fraîcheur et simplicité. Ces qualités résultent notamment de l’interprétation de Valentina Karavayeva et d’une caméra souple et attentive. Joli film.

Le train va vers l’Est/Le train d’Extrême-Orient (Youli Raizman, 1947)

Au lendemain de la victoire de 1945, une jeune agronome et un soldat qui ont raté leur train font le voyage ensemble vers Vladivostok.

Lourdement présente dans les premières séquences où la victoire est célébrée, la propagande s’estompe vite pour laisser place à un charmant road-movie à travers la Russie joliment mise en valeur par le découpage, simple mais maîtrisé, en Sovietcolor. Les rencontres des personnages sont variées, le ton est léger* et l’interprétation de Lidia Dranovskaia apporte une belle fraîcheur; quand elle marche sur des rails tandis qu’elle cause par exemple. Le fait que les deux protagonistes soient souvent en mouvement et réunis malgré eux par les circonstances de l’action insuffle une épaisseur concrète à la romance. Bref, belle découverte.

*ce qui déplut à Staline donc altéra la carrière de Youli Raizman malgré l’immense succès du film