Hitler, connais pas (Bertrand Blier, 1963)

Une dizaine de jeunes Français, d’horizons variés, parlent de leurs vies et de leurs visions du monde.

Pour son premier film, le jeune Bertrand Blier détourne le programme du cinéma-vérité alors en vogue. Il met en avant les artifices que ses collègues, tel Chris Marker et Pierre Lhomme, cherchaient à masquer. Il convie ses interlocuteurs, choisis sur casting, dans un studio, les filme dans un somptueux noir et blanc et use sans vergogne de l’effet Koulechov. Le mensonge introduit par ce dernier n’est que véniel dans la mesure où le carton d’introduction précise bien que les personnages ne se sont jamais croisés. De plus, la langue dans laquelle s’expriment ses personnages, quelle que soit leur origine sociale, est très soignée et plaisante à entendre. C’est lié aussi bien à l’époque, où la décadence linguistique n’était pas aussi entamée qu’elle l’est aujourd’hui, qu’au fait que Blier ait fait répéter ses interlocuteurs avant de les filmer.

Ce dispositif sophistiqué engendre de véritables types de cinéma. La dimension sociologique de l’échantillon de départ s’en trouve approfondie, nuancée et complexifiée. Le montage rapproche un prolo d’un fils à papa qui ont en commun d’avoir été livrés à eux-mêmes par leurs parents. Le cynisme vantard d’une jeune fille parlant de ses amants préfigure mai 68 tandis qu’à l’autre bout du spectre, les confidences d’une fille-mère sont d’autant plus poignantes qu’elles sont accompagnées par une belle -mais discrète- musique de Delerue.

Il en résulte un instantané de la jeunesse en 1963 aussi vain et artificiel que Chronique d’un été ou Joli mai mais infiniment plus intéressant et évocateur.

La cravate (Mathias Théry et Etienne Chaillou, 2020)

Documentaire qui suit un militant du FN à Amiens pendant la campagne présidentielle de 2017.

Le portrait est juste, fort et à la bonne distance: les réalisateurs font ressortir la singularité du parcours de ce militant, à rebours des stéréotypes sur les gens du FN. L’idée de le faire lire et commenter le texte des auteurs accroît cette impression d’honnêteté intellectuelle. Néanmoins, à la fin, lors de la séquence du meeting de Marine Le Pen, l’oeuvre tente d’aller du particulier au général, du psychologique au politique via des raccourcis fallacieux et ne peut alors s’empêcher de pontifier avec une voix-off joliment écrite mais envahissante et des surimpressions grotesques de la bouche d’un des auteurs récitant cette voix-off. Après avoir pris soin de nous montrer un homme dans toute sa particularité, il est regrettable car hâtif d’en faire un exemplaire « soldat de l’extrême-droite en Europe ». Finalement, la condescendance pointe le bout de son nez d’autant que, des positions politiques du FN, il ne fut nullement question. Ce qui, niveau politique, est le plus intéressant dans le film est la monstration de l’appareil du parti et du subtil mais irrémédiable décalage qui peut exister entre un militant de la base et les cadres. Mais cette vérité n’est pas propre au FN même si elle est plus éclatante chez lui puisque l’antiélitisme est un de ses fonds de commerce.

La guerre d’un seul homme (Edgardo Cozarinsky, 1982)

Confrontation entre des images d’archive de la seconde guerre mondiale et les journaux de Ernst Jünger, alors commandant de l’armée allemande à Paris puis sur le front de l’Est.

L’extrême rapidité du défilement des images et du commentaire -le second étant a priori  décorrélé des premières- rend le film assez difficile à suivre malgré que sa matière en soit digne d’intérêt. Au moins, pour peu que l’on ne décroche pas, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il y a notamment un extrait terrible du procès de Bernard Natan. La juxtaposition du texte de Jünger sur les images a parfois du sens mais l’absence d’explication de sa terminologie poétique (« lémurs=nazis »…) fait vraiment de ce documentaire, pourtant produit par la télé française, un film destiné au « joyeux petit nombre » et interroge quant à son objet véritable.

Naissance du cinéma (Roger Leenhardt, 1946)

Depuis la lanterne magique inventée au XVIIème siècle jusqu’au 28 décembre 1895, Roger Leenhardt retrace l’histoire de l’invention du cinéma.

Naissance du cinéma est d’abord un chef d’oeuvre de cinéma didactique car, au-delà de la présentation anecdotique des différents appareils ayant précédé le cinématographe, Roger Leenhardt rend sensible la progression intellectuelle et technique qui a présidé à l’invention des frères Lumière. Mélangeant avec brio images de « pré-films », animations pédagogiques et séquences reconstituées qu’il accompagne avec une voix-off parfaitement écrite, il émeut en quelques minutes lorsqu’il évoque le destin de Emile Reynaud et il donne à la naissance du cinéma des allures de grande conquête humaniste. En cela, il fait de cette commande du CNC un film d’auteur.

L’île au trésor (Guillaume Brac, 2018)

Un été à la base de loisirs de Cergy.

Avec ce documentaire où le montage insuffle un maximum de fiction, l’auteur de Un monde sans femmes confirme son talent pour saisir la beauté de la Nature -fût-elle domestiquée comme ici- et la sympathique fraîcheur des jeunes gens en vacances. Grâce à l’appréhension de la lumière vespérale, au sens du cadre et au désarmant naturel des protagonistes, plusieurs séquences touchent même à une certaine grâce. Je ne peux m’empêcher d’en citer deux: celle où Brac retrouve la splendeur primitive du Tabou de Flaherty et Murnau et la dernière, une des plus touchantes évocations de la solidarité fraternelle et enfantine. Entre la drôlerie, l’empathie et la justesse, Brac maintient un équilibre de funambule et, au débotté d’un geste inattendu ou d’une réplique incongrue, cueille son spectateur en lui rappelant les jeux de son enfance et la folie de sa jeunesse (L’île au trésor est le film définitif sur les sauts dans l’eau). C’est très fort.

Ce qui manque à L’île au trésor pour convaincre pleinement, c’est l’esprit de synthèse qui donnerait un sens commun à ces scénettes plus ou moins évocatrices. Le propos libertaire reste à l’état de critiquable sous-entendu tandis que les apartés ouvertement politiques (discours du Guinéen et de l’Afghan) apparaissent mal intégrés à la trame d’ensemble, ressemblent à des justifications de l’auteur visant à montrer combien il est ouvert sur le monde et concerné par les grands maux de son temps.

Toutefois, que cette menue réserve ne vous empêche pas de vous précipiter en salle pendant qu’il en est encore temps!

 

Paris 1900 (Nicole Védrès, 1947)

Montage de films de la Belle époque commenté par Claude Dauphin.

Essai filmique qui mélange allègrement les bandes d’actualité aux fictions du début du siècle. Le caractère ontologique du cinématographe en prend un coup mais cela n’empêche pas que l’on n’aie l’impression de voir une époque ressusciter. C’est dû à la variété des thèmes abordés, à la finesse du montage et à la sautillante qualité du commentaire. Très rive gauche dans son esprit, ce film admirable et précurseur a grandement influencé Chris Marker et Alain Resnais (qui fut l’assistant de Nicolas Védrès).

Pandore (Virgil Vernier & Ilan Klipper, 2010)

Un videur sélectionne les gens à l’entrée d’une boîte de nuit parisienne.

On ne voit que ça pendant toute la durée du film, à savoir une trentaine de minute. Le montage serré évite de s’ennuyer en renouvelant régulièrement les confrontations à l’écran. C’est parfois amusant et révélateur des petites bassesses humaines, tant du côté des fêtards vaniteux, saouls et probablement menteurs que de celui du videur qui, à sa façon savoureusement décomplexée, vérifie la théorie de Montesquieu: « Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ».

Continental circus (Jérôme Laperrousaz,1972)

Pendant le championnat du monde de moto 1969, le coureur privé Jack Finlay tente de décrocher une victoire face au coureur d’usine Giacomo Agostini qui gagne tous les grands prix.

Une fois n’est pas coutume, le terme « culte » n’est pas galvaudé pour ce documentaire vénéré tant par la communauté des motards que par une certaine frange de la cinéphilie (je gage qu’une Lucile Chaufour l’a vu et aimé). Formé à l’école de André Harris et Alain de Sédouy -la même que Marcel Ophuls- le très jeune Jérôme Laperrousaz (21 ans au moment du tournage) sait faire ressortir rapports de force économiques et mythes éternels en filmant les courses de moto et ce qui se passe entre ces courses.

L’opposition entre coureurs d’usine -employés d’un constructeur- et coureurs privés -passionnés tentant de joindre les deux bouts avec les primes de départ- illustre parfaitement ce qu’il faut bien appeler une lutte des classes. Cette lutte des classes est cruelle comme le montrent, bêtement et implacablement, le déterminisme de l’argent sur les résultats de la compétition et le prix que payent les coureurs privés pour pouvoir concourir: motos de rechange, risques accrus, accidents, blessures, mort qui rôde. De l’introduction où un coureur privé est interviewé peu de temps avant son fatal accident à la scène de départ où une gerbe de fleurs remplace le concurrent décédé à la précédente course, cette présence de la mort est perpétuelle dans Continental circus mais ce sont les inquiétudes de la femme de Jack Finlay qui en sont l’incarnation la plus touchante.

Captant le serrement de ses doigts lorsque Finlay n’est pas apparu depuis deux tours ou la filmant entrain d’aider son homme brisé à enfiler ses chaussettes, le réalisateur confère à cette amoureuse résignée une dignité d’héroïne fordienne. C’est d’ailleurs au moment où il évoque pour la première fois ses angoisses que j’ai trouvé le montage de Laperrousaz le plus finement évocateur. D’une façon générale, son invention, couplée à son sens du détail conjugal, supplée son manque de métier qui est sans doute le responsable des quelques baisses de rythme du film.

En étant l’un des premiers à embarquer une caméra sur une moto de grand prix, il offre des plans, dont certains très beaux grâce aux reflets du soleil sur la bulle, qui, mieux que la kitsch bande-son de Gong, permettent de comprendre la passion aux limites de l’addiction du pilote de course. Si l’estampille « cinéma rock&roll » avait un quelconque sens, il serait plus judicieux de l’appliquer à Continental circus qu’à Snatch.

Braguino (Clément Cogitore, 2017)

Au fin fond de la taïga, Clément Cogitore filme une famille fâchée avec ses voisins.

Dédaignant les fonctions descriptives et didactiques du documentaire, Clément Cogitore essaye de construire un récit mythique à partir de ce qu’il est parti filmer à l’autre bout du monde. Le matériau est effectivement riche de potentiel dramatique (on retrouve dans ce « eastern » des enjeux typiques du western liés à l’éloignement de la civilisation) mais ce potentiel n’est pas exploité en profondeur. Comme dans la séquence de la confrontation des enfants (où le simulacre de la mise en scène est probable), le réalisateur peut faire preuve d’un talent certain pour suggérer une tension à partir de trois fois rien mais il ne va pas au-delà de cette tension. Tout reste à l’état d’esquisse faute de densité. On passe 50 minutes avec cette famille extraordinaire, vivant délibérément comme des ermites, mais on ne saura rien d’eux en dehors de leur façon de subsister (la scène de chasse et de dépeçage, impressionnante mais aussi légèrement complaisante) et de leur paranoïa, une paranoïa qui demeure malheureusement bien vague. Filmer la famille voisine eût peut-être enrichi la dramaturgie. In fine, il semblerait que, pour Clément Cogitore, ce projet ait surtout été un prétexte pour enregistrer de belles images de la taïga; car le soleil qui embrase la rivière ou les enfants blonds qui jouent sur une plage sont superbement captés.

Napalm (Claude Lanzmann, 2017)

Cinquante-huit ans après avoir vécu une histoire d’amour avec une infirmière nord-coréenne, Claude Lanzmann revient à Pyongyang.

Ceux qui ont lu Le lièvre de Patagonie n’apprendront pas grand-chose en découvrant ce film où Lanzmann revient sur l’épisode le plus romanesque de ses mémoires. En revanche, Napalm est un film extraordinaire en ceci que des images saisies à la dérobée sont l’occasion de découvrir à quoi ressemble la Corée du Nord. Le début, où la caméra descend les avenues vides et ensoleillées de la capitale avec en fond sonore un très beau texte dit par l’auteur, est fascinant. Par la suite, Claude Lanzmann articule l’intime et le politique sans toujours éviter ni la complaisance à l’égard du dernier régime stalinien de la planète ni une certaine mégalomanie narcissique (la comparaison douteuse entre le « c’était ici » de Shoah et le lieu de son rendez-vous amoureux) mais cette impudeur qui se fiche du politiquement correct est inséparable de la folie qui fait tout le prix de cette confession où un vieil homme retourne filmer en Corée du Nord pour stimuler la réminiscence d’un amour hors du commun.

A sense of loss (Marcel Ophuls, 1972)

Marcel Ophuls interroge des personnes impliquées dans la guerre civile en Irlande du Nord.

L’entrelacs complexe d’images et de sons révèle la diversité des antagonismes (nationaux mais aussi religieux et économiques) à l’oeuvre en Irlande du Nord en même temps que l’humanité, généralement douloureuse, des protagonistes interrogés. C’est en se focalisant sur les singularités des individus que Ophuls accède à l’universalité. Ainsi lorsqu’il demande à la meilleure copine d’une adolescente accidentellement tuée par un char les préférences de la défunte en matière de garçons. Poignant.

une excellente interview de l’auteur

Avodah (Helmar Lerski, 1935)

Documentaire de propagande sur l’urbanisation et l’irrigation du désert palestinien par les Juifs.

Une rareté plus curieuse que véritablement passionnante. Pour servir la cause sioniste, Helmar Lerski applique les recettes de Eisenstein dans La ligne générale et de Vidor dans Notre pain quotidien avec un certain brio mais sans le génie lyrique des deux cinéastes suscités.

Voyage à travers le cinéma français (Bertrand Tavernier, 2016)

Bertrand Tavernier revient sur des cinéastes, des films, des acteurs et des musiciens qu’il a aimés dans le cinéma français des années 30 aux années 70.

Il a ainsi concocté un pendant français aux documentaires de Scorsese sur les cinémas américains et italiens. Son enthousiasme canalisé par ses dons de vulgarisateur fait merveille. Ainsi le début consacré à Jacques Becker est-il remarquable. En quelques minutes d’analyse aussi précise que synthétique, illustrée par une dizaine d’extraits de films, le cinéaste-critique remet à sa juste place l’auteur, connu mais insuffisamment célébré, de Antoine et Antoinette. Avec l’émouvant montage qui clôt ce chapitre, il parvient même à aller au-delà de la pédagogie pour faire oeuvre de poète élégiaque.

La suite est plus inégale. C’est que le nombre relativement faible de films réalisés par Becker rend possible la circonscription de sa filmographie tandis que parler de Renoir, Gabin ou Carné oblige à occulter arbitrairement des pans entiers de l’oeuvre. Ce Voyage à travers le cinéma français a beau durer plus de trois heures (que l’on ne voit pas passer), il laisse quand même une impression d’éparpillement superficiel qui explique certainement l’intention de son auteur de le prolonger dans une série de 14 heures. Espérons qu’il vienne à bout de ce projet.

Par ailleurs, passant de l’oeuvre à l’homme et de l’homme à l’oeuvre au gré de ses humeurs, Tavernier a tendance à digresser. Si les images de Jean-Pierre Melville dans son studio de la rue Jenner sont touchantes de par la relation amicalo-professionnelle qui exista entre Tavernier et lui, quel intérêt y a t-il à rappeler d’un air pincé les lettres où Jean Renoir proposa ses services à Vichy? Quel intérêt si ce n’est déboulonner l’idole à peu de frais (ces lettres étant connues depuis longtemps)? Les casseroles du patron sont-elles vraiment plus lourdes que celle de Carné (qui empoisonnait la nourriture de ses scènes de festin pour que les figurants affamés ne la mangent pas), de Becker (l’ami de Rebatet) ou de Fernandel pour que ce soient les seules à être rappelées sur un ton moralisateur? Je ne suis pas un dévot de Renoir, j’ai moi aussi apprécié le travail de Mérigeau mais cette parenthèse m’est apparu d’autant plus mesquine que l’entreprise de Tavernier se refuse globalement à la polémique*.

Face à un tel documentaire, on peut aussi se demander qui est le public visé. Le « grand public »? Les cinéphiles? En dehors d’une très convaincante apologie des films d’Eddie Constantine, le fait que la plupart des oeuvres citées soient signées par de grands noms incline vers la première catégorie mais je gage que certaines allusions -telle celle au « style UFA » de Curt Courant- ont échappé à la majorité de la salle. A en juger par ses réactions, ces menues incompréhensions n’ont toutefois pas eu l’air de l’empêcher de prendre du plaisir à ce voyage tout comme la présence de documents rares (Henri Decoin parlant de Gabin, une engueulade entre Belmondo et Melville…) ainsi que de pénétrantes analyses de Tavernier (tel sa judicieuse comparaison entre musiciens français et musiciens hollywoodiens) devraient ravir les amateurs les plus pointus.

Bref, l’ensemble est un peu fouillis, forcément, mais donne envie de voir la suite; si Tavernier se laisse aller à encore plus de subjectivité, peut-être que nous aurons là un équivalent filmé à la formidable encinéclopédie de Vecchiali.

*Dans le même ordre d’idées, quoique plus bénin, Tavernier a inséré dans son film un extrait de l’émission où Henri Jeanson clame que c’est lui qui a présenté Louis Jouvet dans Hôtel du Nord à un producteur et un réalisateur ignares. Un rappel comme quoi Drôle de drame est un film de Carné avec Jouvet antérieur à Hôtel du Nord aurait été bienvenu pour rectifier les médisances de la vieille langue de vipère.

Soraya à Aubervilliers (Michèle Rosier, 2014)

36 ans après avoir filmé le mariage de Soraya, Michèle Rosier la retrouve, divorcée et jeune grand-mère.

Ce post-scriptum au beau documentaire de 78 est embarrassant. En effet, l’idée de mêler l’histoire d’Aubervilliers à celle de Soraya ne fonctionne guère. Les propos, très intéressants, des vieux politiciens racontant le passé d’Aubervilliers sont juxtaposés aux séquences avec Soraya mais les deux flux restent indépendants l’un de l’autre; aucune synthèse, aucune unité n’est réalisée. De plus, en insérant à son documentaire albertivillarien des séquences jouées sans dire la nature truquée de ces séquences, Michèle Rosier s’est laissé aller à un travestissement malhonnête de la réalité visant à faire apparaître la ville comme plus « sympa » qu’elle n’est en la nimbant d’un pittoresque faisandé. Cette grande bourgeoise qui s’extasie en voix-off sur la beauté d’Aubervilliers mais qui ne consentirait probablement jamais à y habiter substitue ainsi une accordéoniste professionnelle de ses amies aux trafiquants de cigarettes qui écument habituellement le carrefour des Quatre-chemins.