Un jeune homme entretenu par une couturière tombe amoureux d’une jeune amie de celle-ci, mariée à un archiviste…
Adaptation d’un livre de Françoise Parturier, L’amant de cinq jours est, de loin, le meilleur des quatre premiers films de Philippe de Broca avec Jean-Pierre Cassel car c’est celui où la fantaisie est la moins forcée. Les personnages ne sont pas des pantins mais leur évolution sentimentale est appréhendée par un réalisateur attentif et déjà maître de sa technique quoique pas encore trentenaire.
Agencés dans un équilibre merveilleux de justesse, les dialogues ciselés de Daniel Boulanger, la musique lyrique de Georges Delerue et le noir&blanc de Jean Panzer, qui sied aussi bien aussi au Paris nocturne qu’aux jardins du château de Chantilly sous les feuilles d’automne, poétisent la comédie.
Contrairement à ce qui se passe dans les mauvais films de l’auteur, les artifices de mise en scène ne vont pas ici à l’encontre de la vérité des personnages mais expriment la singularité de leur être. Des moments suspendus comme la valse entre les « officiels » ou le retour à la maison du mari trompé révèlent de la part du cinéaste une générosité et un tact qui transcendent le canonique canevas sur lequel il s’est appliqué.
On notera particulièrement l’émouvante noblesse du cocu admirablement interprété par François Périer. Micheline Presle et, surtout, Jean Seberg sont filmées comme de Broca a toujours filmé ses actrices: avec autant d’amour que de goût. Jean-Pierre Cassel s’en sort très bien pour simuler une fragilité qui complexifie heureusement son personnage récurrent, celui du héros jouisseur et indolent. La fin, dans sa suprême élégance, évoque furtivement Madame de… et Diamants sur canapé (sorti un an plus tard).